Magali Munter


Magali Munter est actuellement étudiante en Master 2 de Lettres Modernes et Classiques à l’Université Côte d’Azur. Dans le cadre de son mémoire de recherche de Master 1 (2020-2021), elle a travaillé en Littérature générale et comparée sur le sujet de l’énigme du sens dans une étude croisée des Métamorphoses d’Apulée dans le texte latin et des Tiers et Quart Livres de François Rabelais.

Articles de l'auteur


Loxias | 73. | I. | 2.

Traduire une œuvre latine : le complexe du « traduttore, traditore »

L’Âne d’or ou les Métamorphoses d’Apulée est une œuvre narrative complexe au style foisonnant qui daterait de 161 après JC. En raison des particularités de la langue latine et de l’esthétique très élaborée d’Apulée, de multiples problèmes de traduction se posent. En donner un aperçu permet de saisir concrètement les difficultés et les enjeux inhérents à la mise en français de textes antiques. Comment peut-on parvenir à traduire sans trahir ? C’est la grande question que se pose le traducteur, une question à la fois fructueuse et déstabilisante. Mais qu’entendre par « trahir » un texte ? Faut-il faire sentir le latin sous le texte français ? Ou la fidélité au texte latin peut-elle passer par une traduction donnant l’impression d’être une œuvre littéraire écrite directement en français ? Les différents exemples considérés ici, issus de la lettre même du texte, tendent à apporter une réponse nuancée à ces interrogations, en soulignant l’intérêt réflexif des traductions, leur complémentarité avec l’œuvre source et leur force signifiante et créatrice. The Golden Ass or the Métamorphoses by Apuleius is an intricate narrative with an abundant writing style, which approximately dates from 161 A.D. Due to the peculiarities of the Latin language and to Apuleius’ sophisticated aesthetics, many translation problems arise. Giving an overview of these problems allows us to concretely grasp the difficulties and the challenges inherent in the translation of ancient texts into French. How can we manage to translate without betraying? That is a question that the translator must keep in mind, a fruitful and destabilizing question at the same time. But what exactly does it mean to “betray” a text? Should we hear Latin beneath the French text? Or can the faithfulness to the Latin text be expressed by a translation giving the impression of being a literary work directly written in French? The various examples discussed in this paper, taken from the letter of the text, aim at providing a qualified answer to these questions by highlighting the reflexive interest of translations, their complementarity with the original text and their signifying and creative power.

Consulter l'article