Claudel (Paul) dans Loxias


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Loxias | 70. | I.

L’essence pierreuse de l’homme : entre creusement et transfiguration de nos vestiges immémoriaux (Jules Supervielle, Paul Claudel)

Cet article se propose de faire dialoguer l’œuvre poétique de Jules Supervielle avec celle du Claudel des Cinq grandes odes à l’aune d’un motif structurant leurs œuvres et pourtant nullement étudié jusqu’alors : la pierre. De fait, le Claudel lyrique que Supervielle aimait tant, nous amène à postuler l’idée selon laquelle un même rapport à l’immémorial se dessine dans ces œuvres : poussant la régression dans le temps humain et fouillant en mille lieux la terre à la recherche des fondations humaines, tous deux découvrent nos vestiges immémoriaux qui ne sont nuls autres que ces « témoins pierreux ». Cette étude interrogera les métamorphoses que ces fondations mythiques de l’homme inspirent à ces poètes : entre creusement et transfiguration de nos assises pierreuses, ce retour vers nos immémoriales origines fonde, d’une part, une parole poétique à la dimension éminemment ontologique et, d’autre part, un imaginaire dessinant les contours d’un homme sorti « vivant de la géologie ». This paper proposes to create a dialogue between the poetic work of Jules Supervielle and that of Claudel’s « Five great Odes » using a motif that structures their works and which has not been studied until now: stone. Supervielle enjoyed Claudel’s lyricism so much that the same relationship to the immemorial emerges in his works: pushing regression in human time and searching the earth in a thousand places for human foundations. Both unearthed our immemorial vestiges: these witnesses made of stone. This study will question how the metamorphoses of these mythical foundations of man inspired these poets, how they dug and transmuted our stony foundations. The return to our immemorial origins founded on the one hand an eminently ontological dimension and on the other hand an imaginary dimension drawing the contours of a man who came out « alive from geology ».

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