catastrophe dans Loxias


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Loxias | Loxias 12 | I.

Le récit comme acte dans les tragédies bibliques du XVIe siècle

A travers un corpus de tragédies d’inspiration biblique (notamment : Jephté de Claude de Vesel, Les Juifves de Garnier, La Famine de La Taille, Pharaon de Chantelouve et La tragédie du sac de Cabrières, restée anonyme), il s’agit d’envisager la double singularité du récit de catastrophe : d’une part, situant hors scène le dénouement, il produit le paradoxe d’un discours qui prend le relais du spectacle, mais impose une rhétorique de l’évidence qui est un véritable substitut de l’action : plus que la scène, ce sont les effets presque hallucinatoires des images vives qui instaurent une terreur et une fascination médiates (quelqu’un parle) et immédiates (cette parole fait voir). D’autre part, ces récits finaux tendent à modifier la place du spectateur qui devient alors, à l’instar des personnages, le témoin direct de la scène évoquée. Alors la scène et le public se rassemblent en un cérémonial quasi-religieux autour de l’acte présent et absent du récit.

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