Pouchkine dans Loxias


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Loxias | 63. | Agrégation de Lettres

Conscience et vérité dans Richard III de Shakespeare, Cinna de Corneille, Boris Godounov de Pouchkine, et La Résistible Ascension d’Arturo Ui de Bertolt Brecht

Cet article traite des rapports entre la réalité, la vérité, et la conscience dans les œuvres au programme de littérature comparée intitulé « le pouvoir en scène ». Il commence par traiter de la question de la vérité au théâtre, pour passer ensuite en revue la question de la représentation sur la scène et en politique. La question du mensonge d’État est ensuite mise en relation avec celle de la conscience du souverain. On passe ensuite au rapport de la conscience avec la réalité, puis à celle de la maîtrise du monde par la conscience ainsi que de sa propre maîtrise. On aborde ensuite la question de la légitimité du pouvoir, et de la nature de son fondement, pour conclure sur l’importance dans l’ensemble des œuvres du programme du rôle de la conscience individuelle du chef d’État dans les développements de la réalité politique.

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Performativité politique et performativité théâtrale dans Boris Godounov de Pouchkine

Boris Godounov de Pouchkine met en scène l’idée de performativité (qui désigne le fait que la parole puisse constituer un acte) à travers non pas une, mais deux figures susceptibles de s’exprimer en souverain : l’une d’elle, celle de Boris Godounov, échoue sur la question de la performativité, puisque le seul acte de langage qu’elle accomplit véritablement dans la pièce est de l’ordre de l’aveu involontaire – et ce défaut apparaît immédiatement, contrairement à Richard III dont l’efficacité performative s’inverse lorsqu’il sort de la sphère immanente pour entrer dans celle de la justice rétributive d’ordre divin. L’autre figure pouchkinienne, celle de Grigori Otrépiev, rejoue l’acte de langage canonique décrit par Austin, celui du baptême, et même le fait qu’il s’agisse d’un auto-baptême et une usurpation n’empêche pas cette parole d’être caractérisée par sa grande efficacité. Ainsi, les deux trajectoires, descendante et ascendante, que suivent Boris et Gricha dans l’intrigue, sont aussi fonction de la performativité que leur parole est capable d’incarner. À travers une comparaison entre la nature et les manifestations de cette parole performative chez les deux figures du pouvoir dans la pièce de Pouchkine, cet article propose donc de montrer la manière dont le théâtre peut exposer les mécanismes du pouvoir sans pour autant devenir un instrument au service de celui-ci.

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