Anne Claire Gignoux


Professeur agrégé à l’Université Jean Moulin Lyon 3, Laboratoire Marges, a publié une thèse sur le Nouveau Roman (La Récriture : formes, enjeux, valeurs – Autour du Nouveau Roman, PUPS, 2003), et plusieurs articles sur Michel Butor, consacrés notamment aux rapports de celui-ci avec la musique : « L’ekphrasis musicale. Étude du Dialogue avec 33 variations de Beethoven sur une valse de Diabelli », in Dix-huit Lustres, Hommages à Michel Butor, dir. A. Biglari et H. Desoubeaux, Garnier, 2016, p. 359-373 ; « Une structure musicale : les romans de Michel Butor », Europe n° 943-944, nov.-déc. 2007, p. 77-90.

Articles de l'auteur


Loxias | 60. | I.

Michel Butor, une écriture polyphonique

L’objet de cet article est de mettre à l’épreuve un outil théorique venu de la musique par un emploi métaphorique : peut-on vraiment de parler de polyphonie dans l’art verbal, et plus particulièrement chez Michel Butor ? Pour répondre à cette question, nous reviendrons au sens premier du mot polyphonie en musique, puis en linguistique, afin d’en montrer les difficultés et les limites. L’œuvre de Michel Butor, tournée vers le dialogue entre les arts, permet une utilisation plus rigoureuse du concept de polyphonie, car la mise en page de certains de ses livres les rapproche de livres-partitions, et la présence de différentes voix narratives étalées sur la page plaide en faveur d’une description de ces livres comme polyphoniques. Une analyse stylistique des aspects visuels, poétiques et musicaux de 6 810 000 litres d’eau par seconde permettra de redéfinir ce que peut être une écriture polyphonique.

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