Bouvier (Nicolas) dans Loxias


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Loxias | 59. | I.

Bouvier et la Topolino : les mécanismes automobiles de L’Usage du monde

Que la Topolino, avec laquelle Nicolas Bouvier et Thierry Vernet partent en voyage en 1953, soit le troisième compagnon du voyage ne fait aucun doute. Ses pannes de plus en plus fréquentes ponctuent l’avancée cahotante sur la route de l’Inde et sa mécanique lente et malgré tout robuste leur permettent d’éprouver très loin la continuité continentale. Ce sont de nouveaux engrenages qui se mettent en mouvement dans la perception nouvelle des distances et des reliefs. Elle permet aussi la liberté des voyageurs. Mais elle détermine, comme pour Maillart et Schwarzenbach avant eux, avec leur Ford, une manière nouvelle de rentrer en contact avec les populations rencontrées. La route fait d’eux des nomades d’un genre outillé : car la relation utilise également la Topolino comme une clef dans la mécanique des voyages, et une nouvelle géographie de la décélération.

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Le Japon sous l’objectif de Nicolas Bouvier

À partir de 1955, Nicolas Bouvier effectue de multiples séjours au Japon. C’est à Tôkyô que Bouvier devient, par nécessité, photographe. Avant la plume, c’est donc l’objectif photographique qui va donner à voir les rencontres de Bouvier avec le Japon. Cette étude vise à la fois à analyser ces rencontres et les rapports entre la photographie et l’écriture dans l’œuvre japonaise de Bouvier.

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« roots & déroutes plus croisement » : présence de Nicolas Bouvier dans le discours poétique des chansons de H.F. Thiéfaine

L’écho apporté par le titre « roots & déroutes plus croisement » au recueil d’entretiens Routes et déroutes de Nicolas Bouvier invite à une exploration du dialogue implicite qui s’établit entre les chansons de H.F. Thiéfaine et la production de Nicolas Bouvier. Les correspondances décelables entre les livres de Bouvier (notamment L’Usage du monde et le Poisson-Scorpion) et de nombreux textes de Thiéfaine permettent de prendre conscience des modalités de réappropriation des textes de Bouvier mises en place au sein du discours énigmatique et multivoque, qui insère les réécritures d’une même formule de Bouvier dans plusieurs chansons sans véritable parenté thématique. L’étude comparative des positions théoriques des deux auteurs se révèle tout aussi fructueuse, puisqu’elle dévoile une communauté d’approche fondamentale reposant notamment sur une conception artisanale du travail sur la langue et un intérêt jamais démenti pour les mots. The correspondence between Thiéfaine’s song title roots & déroutes plus croisement and the volume Routes et déroutes containing interviews by Nicolas Bouvier invites to an investigation of the latent dialogue which takes place between the Thiéfainian corpus and Bouvier’s production. The parallel or echo-like formulations in the songtexts and in Bouvier’s relations of his worldwide journeys give us the possibility to recognize and analyze how Thiéfaine transforms the sequences found in Bouvier’s texts in the manner of a cut-up, which allows the reformulation of a particular statement in two or three different songtexts that have no kind of thematical affinity. The way both authors reflect about their artistic activity shows that they both conceive writing as an activity of genuine artisanal character, insisting on the importance of the sensibility for the single word and its place in the creation process.

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