Alexandra Roch


Docteur en Études Anglophones, Alexandra Roch a soutenu une thèse sur le marronnage dans la littérature caribéenne anglophone et francophone en juin 2016 à l’Université des Antilles. Son champ de recherche concerne les études postcoloniales, les formes de résistances culturelles et littéraires chez certains auteurs caribéens comme Earl Lovelace, Michelle Cliff et Patrick Chamoiseau. Auteur des articles : « Arpenter la Trace dans Un Dimanche au Cachot de Patrick Chamoiseau » dans la Revue en ligne des Littératures Francophones : La Tortue Verte (Université de Lille), « Le chronotope de l’enfermement dans Un Dimanche au cachot de Patrick Chamoiseau » dans les cahiers du GRELCEF (Canada), la recension de l’ouvrage Émergence d’une identité caribéenne canadienne anglophone de Rodolphe Solbiac dans la Revue Cercle.

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Loxias | 54 | I.

Carnaval et rébellion dans The Dragon Can’t Dance d’Earl Lovelace

Dans son troisième roman, The Dragon Can’t Dance, publié en 1979, l’écrivain trinidadien Earl Lovelace propose une autre fonction au carnaval que celle du divertissement social. Le carnaval est présenté comme un espace transgressif permettant aux communautés en marge, telle Calvary Hill, de défier l’ordre établi durant deux jours. En effet, il constitue un moyen d’expression, de résistance politique et de survivance de la culture ancestrale. C’est d’ailleurs Aldrick, le dragon du carnaval qui incarne le mieux la fonction cathartique liée à cette fête annuelle. Les notions de résistance, de marronnage, de transgression et de création que nous proposons d’analyser le carnaval dans The Dragon Can’t Dance comme lieu de contestation du pouvoir colonial mais aussi de la domination masculine. En effet, ce divertissement permet aux subalternes de la société postcoloniale d’exprimer non pas le « je », la conscience coloniale, mais « l’autre », c’est-à-dire le moi. In his third novel, The Dragon Can’t Dance, published in 1979, the Trinidadian writer Earl Lovelace proposes another function of Carnival than that of the social entertainment. Carnival is presented as a transgressive space where marginalized communities such as Calvary Hill challenge the established order for two days. Indeed, it establishes a means of expression, political resistance and cultural survival. In the novel, Aldrick, the dragon of the carnival, is the best character who embodies the cathartic function of this annual event. Thus, the notions of resistance, marronnage, transgression and creation help to analyze Carnival as a space-time which contests colonial power and male domination. In that process, Carnival allows subaltern people of the postcolonial society to express not the Other but the other.

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