Aurélie Leclercq


Aurélie Leclercq est agrégée de Lettres modernes. Elle est titulaire d’un diplôme de sciences politiques de l’IEP de Bordeaux, et d’un master « lettres, arts et pensée contemporaine » de l’Université Paris-Diderot. Elle prépare actuellement une thèse en littérature comparée à Paris VII, sous la direction de Catherine Coquio et Patrick Quillier (Université Nice Sophia Antipolis, CTEL), portant sur l’anachronisme et l’intempestivité, dans les œuvres poétiques et polémiques de Charles Baudelaire, Fernando Pessoa et Pier Paolo Pasolini.

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Loxias | 53. | I.

L’art de l’abjuration. Singularité intempestive de Pier Paolo Pasolini

L’abjuration est un thème et une pratique récurrents de l’œuvre pasolinienne. Pasolini en fait, dès Poesia in forma di Rosa, un moyen de son anticonformisme, et la fonde sur deux caractéristiques du poète : sa naïveté, comme « vocation héroïque », et sa « vitalité désespérée ». Reprise dix années plus tard, quand Pasolini abjure la Trilogia della Vita au moment où il tourne Salò, cette pratique apparaît comme une solution de mise en crise poétique, solution transitoire qui participe d’une réinvention constante de la langue, pour lutter contre son appauvrissement sous l’effet du conformisme et des mass-media. Cette pratique apparaît comme double ruine : ruine des discours institutionnels, mais aussi ruine toujours déjà inscrite au sein de son œuvre. L’abjuration, reposant sur un principe de constante contradiction serait à même de saisir le principe de négation interne propre à l’existence moderne.

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