écologie dans Loxias


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Loxias | Loxias 44. | I.

La défense de l’éléphant – ou quel idéal pour l’indépendance ? Les Racines du ciel de Romain Gary

Les Racines du ciel, prix Goncourt 1956, continue à faire date comme le premier roman « écologique » – et la critique s’est interrogée sur le sens de cet engagement : que cherche Morel, le protagoniste du roman ? protéger les éléphants ? défendre un idéal de liberté ? renverser le système colonial ? ou simplement assouvir des lubies personnelles ? Chaque personnage gravitant dans son orbite interprète son engagement différemment. Jusqu’à Romain Gary lui-même qui explicite son projet dans la « Lettre à l’éléphant ». Son expérience de l’Afrique lui fait présenter des portraits de colonisateurs et de colonisés, à la veille des mouvements d’indépendance : écologie et postcolonialisme peuvent-ils être conciliables ? The Roots of Heaven, which was awarded the prestigious Prix Goncourt in 1956, is known as the first “eco-novel”, and literary criticism is eager to analyse this environmental concern: what is really the aim of the main character, Morel? Does he intend to protect elephants? or ideal freedom? Does he endeavour to pull down the colonial system or is he just doing randomly whatever crosses his mind? Everyone has his own idea about it. Even Romain Gary himself explains the plot in a so-called letter to “Dear Elephant”. From his own experience he is very much capable of writing a novel on pre-Independence Africa. But are environmental protection and colonial/postcolonial system compatible or do they exclude each other?

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Loxias | 56. | I.

La Terre-Mère écrivaine. Le lien femmes et Nature dans Andatha d’Éléonore Sioui

Andatha (1985) d’Éléonore Sioui, une Huronne-Wendate de Wendaké (nation établie en bordure de la ville de Québec), est la toute première œuvre écrite par une Amérindienne au Québec. Dans ce livre, Sioui retrace les traditions millénaires et ancestrales de sa communauté, guidée par les forces de la Nature, très liée à son écriture, ainsi que les émotions qui l’habitent, à l’heure où le monde en entier porte une attention anémique à la crise environnementale ainsi qu’aux autochtones. Cet article propose d’étudier le lien femmes et Nature qu’on retrouve dans ce recueil de poèmes puisqu’il est traversé par des valeurs matricielles et une pensée circulaire propres aux Premières Nations. Nous tenterons de cerner cette nouvelle forme de militantisme qui est assimilée à la prise de parole littéraire, permettant une affirmation d’une voix féminine (parfois féministe), lucide et écologiste. Andatha (1985) by Éléonore Sioui, a Huron-Wendat from Wendaké (nation established within Québec city), is the first work ever written by a femal Amerindian in Québec. In this book, Sioui recounts the thousand-year-old and ancestral traditions of her community, guided by the forces of Nature, very much linked to her writing, as well as the emotions which inhabit in her, when the whole World seems to put aside the environmental crisis and the Natives in general. This article proposes to study the link between women and Nature that is found in this collection of poems, since matrix values and circular thought, likely to the First Nations, go through it. We will attempt to define this new form of militancy which is assimilated to a literary speaking, allowing this feminine (sometimes feminist), lucid, and ecologist voice to affirm itself.

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