Elena-Brandusa Steiciuc


Professeur à l’Université « Stefan cel Mare », Suceava, Roumanie, où elle enseigne depuis 1990. Docteur ès Lettres en 1997, avec la thèse Patrick Modiano – une lecture multiple, soutenue à l’Université de Bucarest (publiée en 1998 aux éditions Junimea, Iasi). Plusieurs volumes d’exégèse, dont : Introduction à la littérature québécoise (2003) ; Literatura de expresie franceza din Maghreb. O introducere (2003) ; Horizons et identités francophones (2006) ; La francophonie au féminin (2007) ; Fragments francophones (2010). Auteur de plus de 90 articles, publiés en Roumanie et à l’étranger. Participations à plus de 40 colloques et congrès internationaux. Présidente de l’ARDUF (Association Roumaine des Départements Universitaires Francophones) depuis 2010.

Articles de l'auteur


Loxias | Loxias 40. | Panaït Istrati, « l’homme qui n’adhère à rien »

Cultures et identités balkano-méditerranéennes dans l’œuvre de Panaït Istrati

Digne descendant d’Ulysse, Istrati construit son existence, de même que sa création littéraire, autour du voyage. Adrien Zografi, son alter ego fictionnel, n’est qu’un éternel vagabond, attiré en égale mesure par la splendeur des étendues marines et par le spectacle humain. Il se glisse sur les bateaux sans payer son billet, sans passeport, sans argent, attiré comme un halluciné par le mirage du voyage qui n’en finit plus. Comme lui, il y a beaucoup de personnages dans l’univers istratien : ils quittent leur pays pour faire fortune ailleurs, mais surtout pour assouvir cette soif de s’en aller et de connaître d’autres horizons. Leur monde est un espace aussi vaste que le Levant entier – avant le démantèlement de l’Empire Ottoman – qui comprend tout le bassin est-méditerranéen et une partie des Balkans (le littoral de la Mer Noire, les bouches du Danube, la plaine roumaine connue sous le nom de « Bărăgan »). Notre article se propose de donner un aperçu de la découverte de l’altérité dans les écrits à forte teinte autobiographique de Panait Istrati. Les premiers pas dans ce sens sont faits dans la ville natale de l’auteur, à Braila, ville multiculturelle et porto franco pendant la seconde moitié du XIXe siècle. Panait, tout comme son double fictionnel, Adrien Zografi, y découvre dès l’enfance des cultures appartenant à l’espace des Balkans et de la Méditerranée, qu’il connaîtra plus tard.

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