Loxias | Loxias 36 Littérature et communauté II | I. Littérature et communauté 

Jean-Luc Despax  : 

Le Bildungspoem de Simona Popescu

Résumé

Pour se former, le poème, aussi bien dans sa composition que dans sa transmission aux nouvelles générations de l’Université, ne doit se couper, selon Simona Popescu, d’aucun type de références culturelles. Il ne s’agit pas d’un écrasement postmoderne, mais de la recherche de tout ce qui fait vie et sève. Le mouvement et l’énergie du poème désertent l’académisme poseur et se cachent souvent là où on ne les attendait pas : dans le spectacle de masse du cinéma, de la télévision ou la culture pop-rock. L’esprit d’enfance est plus vivace dans ce qui s’adresse aux enfants et aux grands enfants. Reste au poète à prendre ce matériau suffisamment au sérieux pour en faire, et c’est difficile, un art poétique qui se constitue triplement de manière performative en même temps que le poème. Le poème se dit, il se dit avec des références qui disent, ces références sont d’autant plus proches du poème en formation qu’elles désertent le poétique constitué par des canons frileux et des poses d’individus stratèges.

Index

Mots-clés : poésie , postmodernisme, sampling, Whitman (Walt)

Géographique : Roumanie

Chronologique : Période contemporaine

Texte intégral

1Simona Popescu a sous-titré son livre Travaux en vert 1 : Mon plaidoyer pour la poésie. Il entre dans cette démarche autant d’arguments que d’émotions. Pour le dire autrement, une méfiance radicale de ce qui devrait être un oxymore : une culture morte. Un art poétique qui s’appuie sur ce que la doxa universitaire nomme, quand elle n’est pas comparatiste, dans le meilleur des cas une paralittérature, dans le pire une sous culture. La plupart du temps cette doxa ne l’évoque même pas. Ce serait sans doute d’ailleurs trop concéder à ce mépris institué que d’en faire une réhabilitation. Il n’y a pas d’opposition entre les grands auteurs classiques et un film ou un disque de rock. Si la poésie est honnête, si elle se fait au moment même où elle s’énonce, dans une performance performative. Il n’y a pas de poésie s’il n’y a recherche d’une adéquation entre le désir urgent de vivre mieux et sa formulation dans une forme destinée à durer, entre le plaisir de ce qui bouge et émeut et ce qui est appelé par son exigence à devenir classique. Cette adéquation se doit de n’écarter a priori aucune œuvre pourvu qu’elle alimente une célébration de l’esprit et d’une joie de vivre qui n’est pas niaise. Le titre l’indique. Travaux en vert. L’auteur utilise ici le dictionnaire : « l’ensemble des opérations culturales (rognage, l’ébourgeonnage, éclaircissage… l’effeuillage » dans le but de « favoriser le mûrissement des grappes2 ». Pour retrouver la sève. Le poète se met en scène comme professeur à la Faculté de Lettres (ce qu’elle est dans la vie). Elle doit parler de la poésie devant un jeune public d’étudiants qui a totalement perdu la notion de ce que c’est. Il n’en a pas même le goût. Pas le bon goût, surtout pas. Simplement le goût.

Je donne une sorte de cours sur la poésie contemporaine à
la fac et c’est horrible
de voir la gueule qu’ils font3.

2C’est horrible pour qui a fait de la poésie non un métier, fût-ce dans la dimension institutionnelle d’une transmission du patrimoine universel, mais un engagement existentiel. Cet engagement devrait être une marche en commun, du pas du professeur d’Université ou dans le sens plus buissonnier du poète qui invente le chemin. Le constat est terrible. La gueule qu’ils font, c’est celle de ceux qui ne comprennent pas du tout la langue qui leur est parlée. D’autant plus ironique que tout professeur fut élève. Que cet élève a le souvenir de qui le rabaissait par une pratique pédagogique caricaturale. Qu’il s’est juré en grandissant de ne pas commettre les mêmes faux-pas. La plus grande des surprises c’est dans un jeu de miroirs sartrien, que l’enthousiaste éduquée fasse elle-même la gueule à constater qu’elle ne produit elle-même qu’un malentendu au sens strict auprès de son auditoire. Le chemin, l’archéologie intime, consiste dès lors à repartir des premières impressions de ce que la poésie n’était surtout pas, pour essayer quoi qu’il en coûte de créer la surprise. De chanter non ce qu’elle est, mais de la faire être en chantant, briser la glace au moins par ce chant. Démolir la poésie mortifère tout d’abord :

La première fois que j’ai vu un poète vivant, j’avais sept huit ans (je croyais alors que tous les poètes étaient morts) : une bouche goulue, une grosse mâchoire, rouge, des doigts boudinés posés sur un verre de vin (j’étais dans un camp de pionniers). C’est tout ce dont je me souviens. Je ne sais pas si c’est à cause de lui, mais pendant longtemps, je n’ai pas du tout aimé la poésie4.

3Contradiction de la lettre et du peu d’Être ? Trop de chair pour qui se réclame de l’Éthéré ? Impuissance infatuée d’elle-même à susciter le moindre mouvement ? La jeunesse qui se trouve en face du professeur d’Université roumaine de 37 ans la renvoie à sa propre jeunesse et au dégoût de la fausse poésie qu’elle percevait. C’est au prix de ce dégoût remis en scène qu’elle pourra effacer les malentendus. Le poème intitulé « My life » la voit pousser à 21 ans ce cri du cœur :

L’impuissance de la poésie me fait pitié.
Un citron que l’on presse devant la tribu rassasiée5.

4La poésie peut être piquante si on la presse mais la métaphore est claire. Le piquant des vers est inaudible dans le déferlement mallarméen des mots de la Tribu.

5Il ne faut pas compter sur ce qu’une approche nationaliste de la poésie pourrait ranimer de vie en touchant à la fibre patriotique. Car s’il est impossible de définir la poésie pour un public que l’époque condamne à y être hermétique, tout le monde peut comprendre que la poésie est à tout le monde. Même si personne n’en veut. Elle dit le monde même si personne ne l’écoute. Elle ne peut être qu’universelle et mondiale :

[…] Et Pound à Harriet Monroe :
Are you for American Poetry ou pour la poetry ?
Dis-moi !6

6Ceci règle la question de l’objet potentiel de l’adhésion, pas de l’adhésion. L’interpellation directe de l’auditeur ou du lecteur semble démagogique à l’auteur :

J’ai commencé ce Chant, this SONG…
« Lecteur (je ne peux pas dire ami lecteur
comme Martial et des dizaines d’autres après lui
parce que j’ai honte. Ne crois pas
que je te fais la cour…)7

7Ce qui échouerait devant des étudiants pourrait-il réussir aux yeux des lecteurs, entrepris gaillardement après l’affirmation d’avoir tout filtré de soi dans ses stances ? C’est qu’historiquement, entre Whitman et Popescu, la poésie n’a pas été plus épargnée que la prose, par ce que Sarraute appelait l’Ère du soupçon :

J’ai 37 ans. Comment pourrais-je écrire un song of Myself ?
Ne va-t-on pas se moquer de moi si je demandais : « Vous avez
passé vos années à apprendre, à lire,
Fiers d’avoir pénétré le sens des poèmes » ?
Comment pourrais-je dire à mes étudiants : « Vous écouterez
toutes les parties et vous filtrerez tout
à travers vous-mêmes » ?8

8Dès lors, ce qui lui semble le plus immédiatement utilisable chez Whitman, c’est de trouver satisfaction, bien plus sûre que la métaphysique, dans la contemplation d’une plante. Les Travaux en vert trouvent toute leur justification ici :

Tu as de la chance W.W. de pouvoir dire : « Je suis content de moi-même. »
Et tout en étant content de toi-même, tu fonces plein de
Confiance, sain et robuste.
Ce qui nous rapproche c’est plutôt le fait que
« Le liseron fleuri à ma fenêtre
me satisfait davantage que la métaphysique dans les livres. »9

9Ses rencontres avec de véritables poètes, quand ils étaient ses contemporains, l’ont instruite de l’absence radicale de clichés, d’une humanité qui est poétique parce qu’elle se souvient que la poésie est humaine. José Hierro l’impressionne d’autant plus comme poète qu’il ne lit pas un poème devant l’amphithéâtre d’étudiants. Ce qui est « tout à fait poétique », c’est qu’il a déployé son « intelligence MOBILISATRICE10 ». La poésie peut déclencher mouvement vers l’objet commun de réflexion. Il y faut toute l’énergie et le talent de quelqu’un qui précisément ne va pas se perdre dans la montre poétique. Art accompli d’être poète alors même que l’on ne fait pas le poète (source du dégoût originel d’enfance, cette pose). Sanguineti, rencontré sans qu’elle sache que c’est lui, lui confie ensuite qu’« il se moquait du fait qu’il avait atterri dans les manuels scolaires11 ». Le dérisoire du mauvais traitement social n’y peut rien. On orthographie mal son nom. Mais qui sait reconnaître un poète à sa générosité n’a pas même besoin de savoir le nom. Pour dénoncer les poètes mouchards des pays ex-communistes, il n’y a en revanche pas à barguigner.

10Quant à ceux dont l’interrogation esthétique semble honnête, et qui veulent reprendre langue avec « la réalité » de manière critique et créatrice, ils ne prospectent en vérité que dans le sociologique. Le partage esthétique du sensible, pour paraphraser Rancière, relève ici d’une occupation presque militaire du terrain, d’un investissement sur le symbolique, pour fréquenter Bourdieu cette fois. Le rapport à la réalité est un « artefact culturel12 ». C’est aussi un enjeu de pouvoir. Simona Popescu ne les cite pas tous, ces agents du culturel, il est normal qu’elle taise les poètes auxquels le lecteur français pourrait penser, elle n’a pas besoin de citer des noms roumains car il semble que tous ceux qui émergent et émargent au seuil de la publication, si ce n’est de la lisibilité, trafiquent dans la Réalité pour survivre dans le réel :

Je me demande en écoutant quelqu’un comme toi si parfois
la soupe de « la réalité » réchauffée par chaque génération ne fait
pas partie
du rituel Fight13

11Ne faudrait-il alors pas suivre la Kindlichkeit, comme l’indique le même poème ? Quelle forme d’innocence enfantine ? Le poète est enfant si l’enfant n’est pas forcément poète. Apte du moins à déceler l’imposture et les ridicules, comme instinctivement. Dans « Bildungspoem », la poésie n’a rien à voir avec les récitations à l’école, ni avec « la bonne femme à la télé » qui récite « d’une voix si peu naturelle ». Ce n’est pas une exagération que de dire que la première rencontre avec le poète tel que l’enfant pouvait en avoir l’intuition est Jacques-Yves Cousteau. Pour la révélation d’un monde inattendu filmé pour la télévision. Pour l’enthousiasme en voix-off devant toutes sortes de créatures et qui semble échapper au Spectacle frelaté :

C’était peut-être aussi à cause du bruit étrange, subaquatique, mêlé, on aurait dit, à la respiration du scaphandrier14.

12Éléments de surprise. Vision et son dépaysants. Révélation d’un monde inconnu jusqu’alors. Ce à quoi la poésie scolaire, même contemporaine, échoue, la télévision roumaine des seventies et des eighties y réussit. L’impossible innocence, qui ne surgit que par l’enthousiasme du « maker » dans les règles préfabriquées de l’entertainment. Enthousiasme qu’il faudra dès lors chercher partout. Surtout dans les lieux les plus inattendus. Dans « Le prélude le plus court… », une enfant de cinq ans annonçait déjà le programme, dans sa définition tout à fait sérieuse de la poésie :

Un bout de papier et plusieurs voix15.

13Définition d’un sampling de papier :

À 37 ans j’ai commencé ce Song. A pleine voix.
Plusieurs directions à la fois…
(live et mixée !)16

14« À pleine voix » est un titre de Maïakovski. Le livre du poète russe est samplé dans le poème qui fixe en même temps sa programmatique de sampling. On pourrait dire également qu’il y a sampling d’influences. Mélange de tous les types de livres. De toutes les époques et de tous les pays. Les tragiques et les lyriques, mais aussi bien des livres pratiques sur la pêche. La prose, les grands romans russes. Les alchimistes. Il y a mélange aussi de tous les types de réalités. La réalité livresque et la réalité de ce que les livres et la télévision approchent tout en faisant partie de la même réalité :

La réalité est dans le tube cathodique est dans la forêt
est dans la mer est dans la tête de mon enfant est
dans tout ce qui frémit ou dans tout ce qui saute aux yeux
est dans la grande philosophie
ou dans All The Small Things17?

15La réalité est une de ce qu’elle est plurielle. Si le chant veut en rendre compte, nul académisme ne doit lui faire renoncer à chercher dans la nature l’élément moteur que le dynamisme syntaxique adaptera, transcrira à la mesure du papier ou de la partition. C’est dans tous les types de productions culturelles que l’on peut trouver cette trace, qui se sont souvenus avec Rimbaud, consciemment ou non « qu’il y a encore au bois un oiseau dont le chant te fait rougir » 18. Il y faut une Mary Poppins pour guider les enfants poètes et les étudiants s’initiant à la poésie. L’artisanat linguistique est bien « supercalifragilistique19 ».

La réalité est qu’il y a
un gars qui me regarde de travers. « T’as un problème, mec ? »
(Merci, Bugs Bunny !)20

16Bugs Bunny est incontestable adjuvant littéraire, un héros culturel à part entière, qui affronte les imposteurs universels et les fait tourner en bourrique d’un : « T’as un problème, mec ? », ce qui pourrait résumer, il faut en convenir, bien des colloques. Mais ce n’est pas un décalage postmoderne provocateur. C’est une poétique intense. Dans « Le rire de Madi » Madi Marin, poète roumaine morte en 2004 :

dit quelque chose sur « le postmodernisme, toutes ces conneries tu sais », mais moi je n’ai pas bien compris si elle voulait dire que le postmodernisme
est une connerie ou bien si c’est une connerie que les idiots
en parlent sans savoir21

17C’est qu’il n’y a plus, sauf à affronter une stérilité navrante, à s’interroger sur les mérites ou les impasses du postmodernisme. Il faut en capter l’incontestable énergie. C’est là sans doute, sous forme faussement cryptée, l’héritage de la poétesse, que Simona Popescu reprend à son compte. Pour que les étudiants qui veulent apprendre à écrire de la poésie ne fassent « plus la gueule », il faut leur remplir l’esprit mais aussi leur tourner la tête, occuper leurs oreilles et leurs yeux et emmener leurs corps en des balades et ballades festives :

Donne-leur à lire Rimbaud, Lautréamont et tous les jeunes poètes du monde
donne-leur des musiques – Nirvana, Santana car ça rime avec Carmina Burana
de la musique préclassique profane ou divine à Aphex Twin et ainsi de suite […]

Passez à Luna Park, au Cirque, écoutez le parler des enfants
regardez aussi les dessins animés, la Panthère Rose, Tintin et Milou surtout…
… et regardez aussi les DJ
et tout ce que vous voulez (pourvu que ça vous plaise, que vous vous sentiez super OK) […]

Et qu’ils regardent des films de ouf, de Chaplin et Jules et Jim au Requiem for a Dream.22

18À l’hypocrite lecteur qui pourrait s’offusquer d’une telle langue et de pareilles références, Simona Popescu rappelle, dans le poème « The Rainbowconnection » les paroles du poète polonais Tadeusz Rozewicz en fin de non recevoir existentiel :

« sur certaines propriétés de la prétendue poésie »…
Il disait que
« la poésie n’existe
ni à la naissance
ni à la mort ».23

19Mais elle rajoute, avant de reprendre sa litanie jouissive de mots inventés :

Mais la poésie n’est qu’ici et maintenant
elle arrive toujours.
Elle est pour la vie, bon Dieu…

Et elle est au-delà du livre
avant la naissance
et la mort.24

20La poésie est pour la vie, à tous les sens de l’expression, mais le mérite du livre de Simona Popescu est de reprendre l’expression « pour la vie », en l’inscrivant dans la vie, en cherchant dans tous les types de livres et de spectacles offerts par le monde sans aucune autre mise en scène que celle de l’objectivité, une vitalité. Rien de vitaliste mais, dans cette énergie enfantine de qui chantait dans la cave de ses grands-parents en combattant le mortifère, la puissance de qui ne parle pas encore, et souhaitons-le jamais, les mots de la Tribu. L’enfant ne parle pas parce qu’il est en train d’inventer une nouvelle langue. Qui saura l’entendre ne fera plus jamais « la gueule » dans les amphithéâtres. Formation du poème dans la bouche jazzy et rock de l’infans. Mais qui, formé, pourrait bientôt se jouer dans le nec plus ultra des formations. La société elle-même.

Notes de bas de page numériques

1  Simona Popescu, Travaux en vert, fragments, collection GRAPHITI/éditions PHI n°66, en coédition avec l’Institut Pierre Werner (Lucrări în verde sau Pledoaria mea pentru poezie (2006), traduction collective par Linda Maria Baros, Magda Carneci, Werner Dürrson, Alain Lance, Jean Portante, Lionel Ray), Luxembourg, 2007. Les citations renvoient à cette édition.

2  Travaux en vert, op. cit, p. 9.

3  « Le rire de Madi », p. 41.

4  « Bildungspoem », p. 25.

5  « My Life », p. 17.

6  « Peu m’importe que… », p. 47.

7 , « My Life », p. 21.

8 , « Song à 37 ans », p. 23.

9 , « Song à 37 ans », p. 23.

10  « Hierro », p. 49.

11  « Sanguineti : Cuerpo del ánimo », p. 51.

12  « Une est la lune (de la réalité) », p. 31.

13  « Une est la lune (de la réalité) », p. 31.

14  « Bildungspoem », p. 25.

15  « Le prélude le plus court… », p. 13.

16  « Song à 37 ans », p. 23.

17  « Song à 37 ans », p. 31. Dans le livre, une note de bas de page indique, pour le titre « All The Small Things »: Chanson du groupe Blink 182, mais pense aussi au livre The God of Small Things de Roy Arundhati.

18  « Une est la lune (de la réalité) », p. 33.

19  « Une est la lune (de la réalité) », p. 33.

20  « Une est la lune (de la réalité) », p. 35.

21  « Le rire de Madi », p. 39.

22  « Teaching children to write poetry ? », pp. 61-63.

23  « The rainbowconnection », p. 71.

24  « The rainbowconnection », p. 73.

Pour citer cet article

Jean-Luc Despax, « Le Bildungspoem de Simona Popescu », paru dans Loxias, Loxias 36, mis en ligne le 15 mars 2012, URL : http://revel.unice.fr/loxias/index.html/index.html?id=7031.


Auteurs

Jean-Luc Despax

Jean-Luc Despax est né en 1968. Il est agrégé de lettres modernes et titulaire d’un DEA de Littérature Comparée. Poète, il reçoit le prix Arthur Rimbaud en 1991. Romancier, il a évoqué le poète Ossip Mandelstam et il a écrit sur la condition politique des enseignants. Il est président du P.E.N club français (Poètes, essayistes, nouvellistes, romanciers). Derniers livres parus : Des Raisons de chanter et 220 slams sur la voie de gauche, aux éditions du Temps des Cerises.