Wendt (Albert) dans Loxias


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Loxias | Loxias 25 | Littératures du Pacifique

La Mythification des origines insulaires : Albert Wendt et Edward Kamau Brathwaite

Une étude comparée de « Au Fond de nous les morts » du Samoan Albert Wendt et de « Coral » du Barbadien E.K. Brathwaite permet de mettre en lumière des attitudes convergentes de la part des deux poètes par rapport à la question du mythe des origines. Ce travail montre aussi les différences dues principalement aux particularités de l’histoire de chaque région. Tous deux s’approprient, chacun à leur manière et en utilisant des formes littéraires qui leur sont propres, des représentations qui servent aussi de support identitaire aux peuples dont ils font partie. A comparative study of « Inside Us the Dead » by the Samoan Albert Wendt and « Coral » by the Barbadian E.K. Brathwaite makes it possible to bring to light converging attitudes on the part of the two poets towards the question of the myth of origin. This essay also highlights the differences mainly due to the specific history of each region. Both appropriate, each in their own manner and by using specific literary forms, representations which are also used as markers of identity by the peoples to whom they belong.

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Un signifiant mythique dans Pouliuli d'Albert Wendt

Pouliuli d’Albert Wendt fascine mais déconcerte. Allégorie d’un désastre dû à l’imposition d’un ordre de valeurs étranger ? Stigmatisation d’un traditionalisme fermé, replié sur des intrigues de pouvoir, voué à la manipulation des rangs et plus généralement des autres ? Développement sur le thème de la faute et de la chute ? Dans l’écriture, le réalisme le plus trivial rencontre le mythique et le poétique. Tout ici soulève donc la question de l’unité, dans un monde, extérieur et intérieur, où le centre est perdu comme il l’est, à un moment fatidique, dans le cercle de galets qui tient lieu de symbole. Sans réduire un texte dont la portée est universelle à un fait de littérature exotique nous proposons d’ouvrir une perspective nouvelle. Au-delà de la crise et de la faute, qui touchent les personnages comme la société, qui ne trouvent dans le monde de l’œuvre ni solution ni soulagement véritable et durable, une voie s’ouvre. Pouliuli trouve son unité dans la tension vers une conception de l’espace qui rappelle celle des premiers navigateurs, qui implique une réinvention de la tradition ancrée dans les mythes, qui suppose que soit abandonnée toute thématique des ténèbres du mal et, avec elle, l’opposition binaire de l’Ao et du Po. Ainsi se dessinerait une possible renaissance à la lumière polynésienne. A Mythical Signifier in Pouliuli. Pouliuli, Albert Wendt’s narrative (novel or novella), fascinates as well as thwarts the reader. Allegory of a turmoil caused by the overwhelming foreign values? Picture of a tight traditionalism devoted to power plots, manipulation of others and rank hierarchy? Thematic development on sin and the Fall? The narrative itself mixes the most trivial realism with mythical and poetical styles. Thus everything here sets a question of unity in a world (external and internal) where the centre is lost as it is at a very dramatic moment in the pebble circle which serves as symbol. Without bringing down to a feat of exotic literature this text whose scope is universal, we would like to suggest a new angle of attack. Beyond the crisis and the fault (both involving the self and society), which find neither a solution nor even an actual and lasting relief in the world that is depicted, a way is pointed out. The unity of Pouliuli comes out of a tension towards an encompassment of space which recalls that of the first navigators, which entails a reinvention of the tradition grounded on myths and implies that one gets over the idea of an evil darkness and the so-called dichotomy of the Ao and the Po. A possible and general recovery is shown, under a Polynesian enlightenment.

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Jeunes déboussolés dans le Pacifique, dans les romans d'Alan Duff, Sia Figiel, Chantal T. Spitz, Albert Wendt ; et Ananda Devi

Parmi les romans des vingt dernières années écrits par des écrivains du Pacifique, un certain nombre (de Samoa, Nouvelle-Zélande, Polynésie française, ou Maurice, pour A. Devi, par exemple) ont pour héros des jeunes en difficulté, ou dont l’itinéraire est chaotique. Maltraités, drogués, violents, prostitués, suicidaires, ou tout simplement à la dérive, ils sont présentés de l’intérieur, dans leur intimité : cette marginalité devient plus proche, tandis que se présentent toutes les explications, voire les excuses de leur comportement, lié indissolublement à la fracture des sociétés traditionnelles. Certains évidemment sont relativement épargnés, à moins qu’ils ne finissent par trouver, seuls ou avec de l’aide, les moyens de recouvrer un équilibre. Doit-on y voir une illustration par synecdoque de sociétés écartelées entre les repères de la tradition et l’infiltration ou le déferlement plus ou moins brutal d’autres valeurs et d’autres modes de vie ? La construction romanesque peut d’ailleurs révéler cette incertitude par le brouillage des voix et des fils narratifs.

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The Book of the Black Star d’Albert Wendt : fonds et formes de l’Étoile noire

The Book of the Black Star (2002) d’Albert Wendt, collection de cinquante poèmes, entame une réflexion sur l’origine et la signification d’une Étoile Noire : simple corps céleste, ou dieu et guide spirituels ? De par sa nomination et la qualité d’oxymore qui en ressort, l’Étoile Noire sera difficile à cerner. Cette collection de poèmes peut être donc lue comme une quête de sens qui s’apparente à une recherche identitaire et même spirituelle entreprise par un certain Sam, peut-être la personnification ambiguë de Samoa en voie difficile d’épanouissement. De façon novatrice pour Wendt, ce livre n’est pas simplement un recueil de poésie. Sous forme de catalogue illustré, les dessins qui s’y trouvent se lient intimement à l’écrit et ne servent pas simplement d’arrière-plan. Ils constituent une partie intégrante de l’œuvre dans sa globalité car l’écriture s’intègre au dessin, tous deux dialoguant et se complétant. Nous efforcerons ici d’explorer cet aspect de la littérature de Wendt dans lequel l’image, unie inextricablement au texte, apporte une dimension et une information supplémentaires à l’interprétation de l’écrit poétique.

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Loxias | 48. | I.

The “Myth of Tusitala” in Samoa: R. L. Stevenson’s Presence in Albert Wendt’s Fiction

Robert Louis Stevenson a sans doute laissé un héritage très significatif dans le Pacifique, un héritage qui est encore très tangible et qui représente une richesse inestimable et une source d’inspiration pour beaucoup d’auteurs postcoloniaux de cette zone géographique. Le but de l’article est d’examiner l’important ascendant que la vie de Stevenson dans le Pacifique a eu sur l’imagination de l’auteur samoan Albert Wendt. A travers l’analyse de la production littéraire de Wendt et en particulier des références à Stevenson qu’on peut retracer dans ses œuvres Flying-Fox in a Freedom Tree/Leaves of the Banyan Tree (1979) et The Mango’s Kiss (2003), je relirai la relation entre les deux romanciers. Je proposerai donc de considérer l’image de Stevenson dans les romans de Wendt comme une sorte de « totem » au sens freudien du terme, c’est-à-dire un symbole profondément sacré et lié à la figure du pro-géniteur, aussi bien qu’objet d’amour et de haine pour la communauté de Samoa où l’auteur britannique a passé ses dernières années de 1888 à 1894. The legacy left by Robert Louis Stevenson in the Pacific is undeniable and still really strong, and it represents a priceless heritage and source of inspiration for many postcolonial writers of the area. The aim of the paper is to investigate the strong influence of Stevenson’s life in the Pacific on the imagery of the Samoan novelist Albert Wendt, trying to reread the relationship between the two authors through the analysis of Wendt’s literary production. Analyzing Albert Wendt’s Stevensonian references in Flying-Fox in a Freedom Tree/Leaves of the Banyan Tree (1979) and The Mango’s Kiss (2003), I will argue that Stevenson’s image in Wendt’s texts could be seen as a sort of “totem” in the Freudian sense of the term, a symbol deeply related to the sacred and the figure of the forefather, but also the center of love and hatred for the Samoan community wherein the Scottish writer spent his last years from 1888 to 1894.

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