1Presses de l’Université Paris-Sorbonne, coll. Imago Mundi, 2011

2612 p.

3ISBN : 978-2-84050-652-2

4« Il y a dans la vie du marin quelque chose d’aventureux qui nous plaît et qui nous attache. Ce passage continuel du calme à l’orage, ce changement rapide des terres et des cieux, tiennent éveillée l’imagination du navigateur. Il est lui-même, dans ses destinées, l’image de l’homme ici-bas : toujours se promettant de rester au port, et toujours déployant ses voiles ; cherchant des îles enchantées où il n’arrive presque jamais, et dans lesquelles il s’ennuie s’il y touche ; ne parlant que de repos, et n’aimant que les tempêtes ; périssant au milieu d’un naufrage, ou mourant vieux nocher sur la rive, inconnu des jeunes navigateurs dont il regrette de ne pouvoir suivre le vaisseau. » (Chateaubriand)

5Le roman maritime qui retrace ces aventures semble marginal dans l’histoire de la création littéraire. Et pourtant, que de domaines il touche : pirates et corsaires, grands capitaines ou petits mousses, explorateurs et caboteurs, pêcheurs et trafiquants, tous se croisent dans des épopées, de grandes expéditions, des aventures interlopes … Le succès éditorial, si l’on considère sa montée en puissance et l’affirmation progressive d’un genre en tant que tel, depuis le XVIII^e siècle mais essentiellement aux XIX^e et XX^e, prouve que le roman maritime rencontre un public fidèle au fil du temps, passionné et toujours demandeur, même s’il peut semble au profane que les histoires de mer doivent toujours se ressembler un peu.

6Le présent ouvrage se consacre essentiellement aux domaines occidentaux, français et anglo-saxon, et se propose d’analyser l’histoire et les ressorts de ce genre romanesque.

Table des matières

7FORTUNE DE MER

I - LE TOUR D’HORIZON : LA CONSTITUTION D’UN GENRE DANS SON CONTEXTE

8A/ Des modulations historiques du rapport à la mer : échos d’un monde « à part », répulsion et attrait

91. Craintes et accommodements de l’Antiquité gréco-romaine

102. Du Moyen Âge à l’âge classique : une mer effrayante « aux mordantes espinces »

113. La « grande époque des explorations » : foisonnement et sérieux des « livres de métier » ; les essais, les journaux de bord des grands navigateurs

124. La fin des grands voiliers / 5. La littérature d’outre-mer

13B/ Les contextes historiques et politiques. Lecture géopolitique et socio-critique

141. La réalité de la marine : les rivalités internationales outre-mer

152. Le contexte géopolitique de la rédaction

163. Roman maritime, choix patriotique

17C/ Marins et terriens : le point de vue des personnages, des lecteurs… et des auteurs

181. L’espace de la mer

192. Qu’est-ce que le marin ?

203. « C’est la mer qui prend l’homme… » : l’amour de la mer

214. Le bateau : l’ « île voyageuse »

225. Le point de vue du passager

236. Que raconter ?

II - PETIT PRÉCIS DE CONSTRUCTION NAVALE : LE JEU DES COMBINAISONS

24A/ Typologie du roman maritime et genres voisins

251. Narration et description, prose poétique

262. Romans historiques

273. Romans éducatifs

284. Romans d’aventures

295. Romans baroques

306. L’autre face de la mer : pirates et corsaires, négriers, et aventuriers

317. Les travailleurs de la mer

328. Voyages d’exploration et romans de parages

339. Voyages extraordinaires

34B/ Motifs maritimes

351. Les dangers de la navigation

362. Vie du bord

373. Les courses en mer, bonnes et mauvaises rencontres

384. Les pauses

395. Ce que les romans présentent peu, ou pas du tout

40C/ Les procédés combinatoires et les mutations génériques

411. Le mode combinatoire

422. Le succès des feuilletons

433. L’exploitation de séries

444. Intertextualité et réécriture

455. Des formes différentes pour un même thème : flottements génériques

466. L’horizon d’attente : le vraisemblable ou les jeux du réel et de la fiction

III -  « LE CHANT DE L’ÉQUIPAGE » : LES FORMES PERSONNELLES DU ROMAN MARITIME

47A/ Les histoires de marins

481. Les héros

492. Les histoires de marins

503. La langue des marins

51B/ Ruses et bonnes fortunes du roman maritime : le modèle du récit personnel : le journal de bord

521. Les journaux de bord

532. L’imitation du journal dans la fiction

543. Le journal privé du passager

554. Les mises en forme spécifiques

565. Le style « sans apprêt »

576. Des événements remarquables aux péripéties, du rapport de mer au roman

58C/ Mythification du héros et validation du genre : Au-delà du miroir de la mer

591. La dramatisation : le huis clos

602. Voix universelle, voix unique : mer et métaphysique

613. roman de formation, roman initiatique

624. Les marins et le roman

635. La validation du roman maritime

64CONCLUSION

65Indications bibliographiques

66Indes des références, index thématique

67Chronologie indicative

68Table des matières