Loxias | Loxias 33 « Qu’il parle maintenant ou se taise à jamais… »: Les effets du silence dans le processus de la création (2) | II. Travaux et publications 

Jean-François Durand (dir.) et Jean-Marie Seillan (dir.)  : 

Vient de paraître

L'aventure coloniale

CAHIERS DE LA SIELEC n° 7

Plan

Texte intégral

Kailash Edition, 2011, 481 pages, ISBN 978-2-84268-2026

En consacrant un volume de ses Cahiers au thème de l’aventure coloniale, la SIELEC (Société Internationale d’Étude des Littératures de l’Ère Coloniale) a choisi une fois de plus la difficulté car, à l’évidence, la rencontre de ces deux mots dans le titre même n’est pas sans soulever de nombreux problèmes. Une première contradiction était connue des auteurs coloniaux eux-mêmes, d’Ernest Psichari à Robert Delavinette. Si le désir de nouveaux mondes et d’étrangeté exotique fut à l’origine de bien de vocations de jeunesse, l’entreprise coloniale mobilise quant à elle ses administrateurs, ses militaires, ses savants pour « reconnaître » le mieux possible des territoires dont on dresse les cartes, où l’on construit des routes en même temps que l’on classe coutumes et croyances dans une évidente intention de contrôle et d’efficacité. L’aventure peut-elle longtemps résister face à une entreprise au fond rationaliste, scientifique, parfois même encyclopédique si l’on pense à la masse impressionnante d’informations réunies par les orientalistes et africanistes de l’âge des Empires ? D’autre part, comme le souligne Sylvain Venayre dans son article introductif, l’aventure a une riche histoire dans l’imaginaire culturel européen. Elle fut d’abord dépréciée, avant de conquérir une place centrale dans la sensibilité de l’entre-deux-guerres. On vit alors foisonner les romans d’aventures pour la jeunesse en même temps que l’Outre-mer se voyait paré de toutes les vertus devant une civilisation européenne agonisante que tentaient tous les démons du nihilisme. Une fois de plus, l’Afrique et l’Asie permettaient de répondre, de manière certes largement imaginaire, aux inquiétudes et aux interrogations de la vielle Europe. La littérature, comme nous l’avons souvent constaté lors des Congrès de la SIELEC, est une formidable caisse de résonance des mythes, rêveries, idéologies que nourrissent les tumultes de l’histoire. Le présent volume réunit les Actes d’un Colloque international qui s’est tenu en mai 2008.

Table des Matières

Avant-Propos

En guise d’introduction

Sylvain Venayre, L’« aventure coloniale » entre littérature et histoire

Première partie :Figures d’explorateurs et de pionniers

Odile Gannier, Femmes de « pionniers » en voyage : des journaux presque oubliés

Jean-François Zorn, Le « Livingstone français ». François Coillard (1834-1904), missionnaire protestant

Frédéric Mambenga-Ylagou, Paul Belloni Du Chaillu : explorateur des dynamiques socioculturelles dans la forêt équatoriale au 60

Janos Riesz, James Bruce, Voyage en Nubie et en Abyssinie, 1768-1773. Aventure intellectuelle ou drame passionnel ?

Marie-Paule Ha, Adventuring in an Age of Entrepreneurial colonialism

Deuxième partie : Les avatars de l’aventure coloniale

Jacques Chevrier, Langueurs tropicales

Roger Little, Avatars de l’aventurier. Réflexion sur la fiction et la réalité à travers trois exemples de nature et d’époque différentes

Rémy Gasiglia, « I raro de noste mounde » (Aux frontières de notre monde). Les Conte de la mar e dis isclo, nouvelles coloniales en provençal de Louis Bayle (1949)

Dhana Underwood, Chasseur de fortune et chasseur d’épices, l’aventure aux colonies

Nivoelisoa Galibert, Aux sources de l’« hybridité » : le citoyen Lescallier à Madagascar

Gilbert Soubigou, Conquête coloniale et modèle napoléonien : les empires éphémères des aventuriers-rois

Troisième partie : L’aventure et l’histoire coloniale

Pierre Citti, Empire et décadence (1880-1914)

Carminella Biondi, La fin de l’aventure française en Louisiane

Gérard Chalaye, La littérature coloniale berbériste au Maroc (1914-1934) : une aventure malgré tout ?

Jean Sévry, Afrique du Sud : l’aventure de la colonisation. Un mythe fondateur ? À propos du Grand Trek

Norbert Dodille, Le Bulletin de Madagascar, l’expédition de 1895 et la pacification de Gallieni : récit de la dernière aventure coloniale

Quatrième partie : Aventures ambiguës

Jean-Claude Blachère, Aventures ambiguës

Françoise Genevray, Les romans indiens de Louis Bromfield ou l’aventure en miettes

Chantal Zabus, La théorie « queer » à l’épreuve des textes coloniaux : le cas de My Kalulu de Henry Morton Stanley

Farid Zahi, La religion de l’autre : miroirs et paradoxes de l’aventure coloniale

Cinquième partie : Littérature, esthétique, aventure

Michel Naumann, L’aventure, l’amour, la mort et l’art dans La Lumière qui s’éteint de Rudyard Kipling

Suzanne Lafont, Le continent noir de l’imaginaire. L’Afrique de Céline dans L’Église et Voyage au bout de la nuit.

Gilbert Soubigou, Itinéraires d’un « homme de lettres » : la trilogie exotique et coloniale de Francis de Croisset La Féerie cinghalaise, Nous avons fait un beau voyage et La Côte de Jade

Denise Coussy, Paradis

Jean Arrouye, D’un pittoresque à l’autre, le Maroc de Matisse

Sixième partie : Les formes populaires du récit d’aventure

Maria Chiara Gnocchi, Le blanc, le noir et… l’autre. Stratégies discursives coloniales (1875-1914)

Jean-Marie Seillan, Une « mythographie » de l’aventure coloniale : Le Monde noir de Marcel Barrière (1909)

Jean-Pierre Jardel, L’idéologie coloniale dans le journal L’Illustration : le cas de la Nouvelle-Calédonie (1854-1924)

Matthieu Letourneux, Du roman de découverte exotique au roman géopolitique d’espionnage : le roman d’aventures colonial dans les collections populaires de l’entre-deux-guerres

Table des matières 481

Lien sur la page de la SIELEC

Pour citer cet article

Jean-François Durand (dir.) et Jean-Marie Seillan (dir.) , « L'aventure coloniale », paru dans Loxias, Loxias 33, mis en ligne le 17 juin 2011, URL : http://revel.unice.fr/loxias/index.html/index.html?id=6775.

Auteurs

Jean-François Durand (dir.)

Jean-Marie Seillan (dir.)