réalisme dans Loxias


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Loxias | Loxias 33 | I.

La voie/voix du silence dans les incipit de Germinal d’Émile Zola et de Claude Berri

Les premières pages du roman de Zola sont marquées par un univers sonore très particulier : le silence entrecoupé de rafales de vent incessant et de quelques bruits de souffles inquiétants sortant du corps de la fosse. De là naît une atmosphère fantastique qui fait du décor un élément hostile et de la mine un monstre mangeur d’hommes. La transposition de cet incipit dans le film fait de la bande son une véritable interprétation de l’œuvre romanesque : tandis que la musique du générique remplace le vent, le héros s’avance peu à peu vers le Voreux qui se définit d’emblée par les roulements de chariots et les sons métalliques des machines, perdant ainsi son caractère inquiétant. Réalisateur et scénariste font alors le choix de modifier le silence romanesque, préférant le tableau réaliste de la mine à l’univers fantastique du roman. The first pages of Zola’s novel have a very particular sonorous world: a silent broken with the wind and the breathing of the mine. That creates an uncanny atmosphere which makes a very hostile setting and a man-eater mine. The film transposition changes the interpretation of the novel ; the music of the credit title takes the place of the wind, the hero is walking to Le Voreux, identified by the sound of small trucks and machines, losing its worrying appearance. The director and the scriptwriter have chosen to change the silent of the novel, preferring realism of the mine to the fantastic world of the novel.

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Loxias | Loxias 38. | Doctoriales IX

Verne lecteur de Zola : entre dégoût, rivalité et admiration

Malgré un certain nombre de points communs, Verne et Zola ne se sont jamais fréquentés. Verne n’ayant jamais vraiment appartenu à la sphère littéraire, Zola n’avait aucune raison de le rencontrer ou, plus simplement, de le considérer. Si les jugements de Zola sur Verne dévoilent beaucoup de dédain, ceux de Verne sont beaucoup plus nuancés. Confessant être un lecteur régulier des Rougon-Macquart, Verne attaque Zola dans les Voyages extraordinaires pour sa vulgarité. Pourtant, il montre dans sa correspondance une admiration pour Zola et, plus particulièrement, pour ses qualités de romancier réaliste. L’opinion de Verne oscille entre une rivalité naturelle à l’encontre d’un auteur qui le concurrence dans les librairies voire pour l’Académie, un dégoût tout bourgeois pour cet auteur qui traite de sujets bas et une admiration littéraire pour les « photographies défendues » que révèlent les Rougon-Macquart.

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Loxias | 74. | I.

Du flâneur au flâneur noir : variation sur la figure du flâneur dans quelques récits réalistes fin-de-siècle

Cet article envisage la représentation du flâneur et souhaite mettre l’accent sur un cas particulier de flâneur, apparu à la fin du XIXe siècle dans les récits réalistes : le flâneur noir. Ce personnage amplifie des traits déjà présents chez le flâneur traditionnel décrit par la littérature panoramique (voyeurisme, anonymat au milieu de la foule, consommation des spectacles de la rue) et en serait une sorte d’envers négatif pouvant trouver une incarnation dans la figure du criminel en série, flâneur devenu chasseur de proies dans l’anonymat des grandes villes. This paper examines the literary representation of the ‘flâneur’ by studying more specifically the dark ‘flâneur’, one of the ‘flâneur’’s incarnations. The dark ‘flâneur’ appears at the end of the nineteenth century, in realist narratives (novels and short stories) This character amplifies features already present in the traditional ‘flâneur’: they are both attracted by voyeurism, anonymity in the midst of the crowd, consumption of street spectacles. However, the dark ‘flâneur’ exaggerates these practices and can be seen as the dark version of the ‘flâneur’. The serial killer represents this ‘flâneur’ who had become a hunter, with sinister intentions in the anonymity of large cities.

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