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La Havane ou l’espace gynémorphe dans Te di la vida entera de Zoé Valdés

La question urbaine est centrale dans Te di la vida entera de Zoé Valdés. Ce roman, publié en 1996, interpelle le lecteur particulièrement sur les interférences entre les personnages et la capitale havanaise. Aussi, La Havane acquiert-elle dans ce récit des dimensions symboliques allant de l’exploration de l’inconnu, de la fuite ou de la libération, jusqu’aux extrêmes d’une sensualité bien locale. L’évocation de cette métropole est sans équivoque un référent latino-américain qui met en évidence tous les fantasmes de ses habitants, lorsqu’ils sont accompagnés, en sourdine, de sons lancinants. C’est probablement pour cette raison que ce lieu magique agisse sur les personnages comme une énergie vivante, Cuca, le personnage principal de Te di la vida entera est à l’image de la capitale cubaine : tantôt joyeuse, tantôt morose, tantôt impassible, tantôt chaleureuse, elle se substitue volontiers à sa ville dans un jeu envoûtant de réciprocité. Certaines métaphores, récurrentes dans le récit, trahissent ainsi le vrai motif de l’écriture valdésienne : pécheresse comme le lieu qui l’accueille, Cuca ou La Havane, deviennent alors un lieu de risque où femme et ville présentent le même visage, à la fois attirant et répugnant.

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