Virginie Privas-Bréauté


Virginie Privas-Bréauté est professeure certifiée en anglais et enseigne à l’université Jean Moulin – Lyon 3 depuis 2002. En 2007, elle a soutenu un doctorat de troisième cycle dont le sujet explorait le rôle de la religion dans le conflit nord-irlandais filtré par deux dramaturges belfastois, Anne Devlin et Stewart Parker. Après avoir rédigé de nombreux articles sur la vision dramaturgique et la création d’une identité nord-irlandaise par des artistes ulstériens contemporains (« Stewart Parker (1941-1988) et Anne Devlin (1951-) : Porte-parole d’une génération en péril », in Discours sur l’autre, discours sur soi. Constructions identitaires face à l’altérité. Flore Kimmel & Thomas Meszaros (dir.). Lyon : Publications de l’Université Jean Moulin-Lyon 3, 2007, pp. 73-89.), ses recherches se tournent désormais vers la re-définition de l’identité théâtrale en Irlande du Nord (“Monological Drama to re-define a Northern Irish Identity : A Night in November by Marie Jones”, in Estudios Irlandeses n°5, mars 2010) et plus particulièrement sur les emprunts brechtiens par les dramaturges nord-irlandais.

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Loxias | Loxias 30 | Doctoriales VII

Une lueur d’espoir au cœur des Troubles nord-irlandais : Pentecost de Stewart Parker

Bien qu’écrite en 1987, la dernière pièce de théâtre de Stewart Parker (1941-1988), Pentecost, est un huis clos dramatique se déroulant sur toile de fond historique. Elle renvoie le spectateur treize ans en arrière afin que l’action couvre la première partie de l’année 1974. A cette date, une grève d’ouvriers loyalistes mettait un terme au pouvoir exécutif du gouvernement de partage du pouvoir entre nationalistes et unionistes en Irlande du Nord. Pour Parker, cette défaite politique représentait l’événement le plus décourageant dans le processus de réconciliation entre les communautés protestante et catholique en Irlande du Nord. Dans cette dernière œuvre, le dramaturge relate les Troubles, censés être de nature religieuse, et, à travers cet épisode précis de l’histoire nord-irlandaise, il rappelle le traumatisme, autant physique que psychologique, qu’ils générèrent. Pourtant, il garde foi en l’être humain. L’homme, non la religion, est à l’origine de ce conflit, et il lui incombe d’y remédier. Even if he wrote his last play, Pentecost, in 1987, Northern Irish playwright Stewart Parker (1941-1988) was more interested in dealing with the events which had taken place in 1974 in his Province. Indeed, it was in this year, throughout Pentecost, that a loyalist workers’ strike brought down the Executive of the power-sharing government between the nationalists and the unionists. Parker considered this collapse to be “the most hopeless moment in the history of Northern Ireland”. Throughout his last play Parker writes on the Troubles, which are said to stem from religious divisions; and through this particular episode, he recalls the trauma that they engendered, the disaster, physical and psychological, they led to. Yet, he still has faith in human beings. Man, not religion, is at the origin of the conflict, and he must solve it on his own.

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