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Fatou Diome : la déconstruction des mythes identitaires

La prise de parole des écrivains africains s’explique, du moins dans les œuvres pionnières, par le souci de rétablir la vérité historique. Toutefois, bien que cette mission ait contribué à la reconnaissance d’écrivains et d’œuvres désormais classiques, la marche des sociétés africaines vers la modernité suscite des interrogations sur les enjeux pertinents du discours littéraire africain francophone qui désormais se développe en deux tendances ; d’une part la production élaborée sur le continent, d’autre part, les textes produits par des écrivains migrants installés dans les anciennes métropoles. Fatou Diome fait partie de la seconde catégorie d’écrivains. De son premier recueil de nouvelles La Préférence nationale (2001) à sa plus récente publication, Inassouvies, nos vies (2008), Fatou Diome articule son œuvre sur la question de l’immigré en situation de redéfinition de soi. Il s’agit, dans cet article, d’interroger l’œuvre de notre romancière du point de vue de la « scénographie », entendue comme situation d’énonciation que s’assigne l’œuvre, celle qu’elle présuppose et qu’elle valide en retour. À travers les catégories du personnage, de l’espace et du temps, il s’agira de positionner le discours de Fatou Diome dans le champ des lettres africaines francophones comme un discours de déconstruction des conceptions identitaires en tant qu’enracinement et différence.

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