Amérindiens dans Loxias


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Loxias | Loxias 26 | Doctoriales VI

L’Espagne chez La Mothe Le Vayer ou comment utiliser les stéréotypes de la littérature politique pour exprimer des opinions libertines

Cet article prend comme point de départ l’image de l’Espagne qui se dégage des ouvrages publiés par La Mothe Le Vayer au cours des années 30 du XVIIe siècle. Parus sous pseudonyme ou à paternité reconnue et dédiés parfois au cardinal de Richelieu, ces écrits voient le jour à une époque où l’Espagne est perçue comme un pays qui dissimule ses ambitions impérialistes sous une fausse piété. Comme le montre Étienne Thuau dans son livre intitulé Raison d’État et pensée politique à l’époque de Richelieu (1966, rééd. 2000), à l’origine de cette perception de l’Espagne se trouve la propagande menée pour servir les intérêts politiques de Louis XIII, que la guerre oppose au souverain espagnol. Dans des ouvrages comme En quoi la piété des Français diffère de celle des Espagnols, La Mothe Le Vayer ne se contente pas de s’attaquer à l’usage intéressé que les Espagnols font de la religion ou aux méthodes qu’ils utilisent pour évangéliser les Amérindiens. À travers les Espagnols notre auteur vise l’arrogance de tous les soi-disant bons chrétiens qui, d’une part, refusent de reconnaître les qualités morales des païens et qui, d’autre part, prétendent connaître, voire accomplir les desseins que la divinité a sur les hommes. Instrumentalisant le culte de Dieu pour dominer le monde et aspirant au statut de monarchie universelle, la couronne d’Espagne permet à La Mothe Le Vayer d’illustrer une autre idée qui lui tient à cœur : le succès en politique relève du hasard et non pas de la mise en pratique d’une science particulière. Tout en invoquant des lieux communs qui ont pour objet soit l’habileté politique, soit l’hypocrisie religieuse de l’Espagne, La Mothe Le Vayer exprime des opinions qu’il continuera à développer dans des œuvres ultérieures et qui rappellent le credo qu’il expose dans l’avant-propos de son premier écrit, publié sous le couvert de l’anonymat : fier du libertinage de sa plume, La Mothe Le Vayer alias Orasius Tubero n’accepte de se soumettre qu’à l’autorité de sa raison.

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Loxias | 56. | I.

Crèvecœur, Chateaubriand, and the Twilight of Native American Civilizations

Cet article compare la représentation des peuples amérindiens dans l’œuvre de deux auteurs français ayant voyagé en Amérique à la fin du dix-huitième siècle : Saint-John de Crèvecœur et Chateaubriand. Ces deux auteurs partagent une même conviction : bientôt, les civilisations amérindiennes seront anéanties. L’article analyse les stratégies adoptées par ces deux auteurs afin de collecter et transmettre à la postérité des fragments appartenant aux cultures amérindiennes. Dans la lignée de L’Écriture de l’histoire de Michel de Certeau, il s’interroge également sur le « logocentrisme » dont cette entreprise témoigne et sur les rapports conflictuels entre cultures de l’oralité et cultures de l’écrit. This article compares the representation of Native American people in the works of two French writers who visited America at the end of the eighteenth century: Saint-John de Crèvecœur and Chateaubriand. These two writers share a similar conviction: soon, Native American civilizations will be destroyed. This article studies the strategies adopted by Crèvecœur and Chateaubriand in order to collect and pass on to posterity cultural fragments of Native American civilizations. In line with the The Writing of History by Michel de Certeau, it questions the “loogocentrism” inherent in this undertaking as well as the conflictual relations between oral and written cultures.

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Emily Dickinson et les Indiens d’Amérique

Emily Dickinson est connue pour son style précurseur de la poésie moderne américaine, mais certaines origines de son inspiration restent encore méconnues. Elle avait une vision transcendantaliste de la vie. Ainsi, la question de l’impact des Indiens d’Amérique sur les écrits et la vie du poète se pose. Dans cette étude, en observant et en analysant des événements de sa vie, son choix très sélectif d’amis, ses lectures et ses poèmes, une réponse peut être apportée quant à la vision qu’Emily Dickinson porta sur cette ethnicité. Emily Dickinson is known for her pre-modern poetry, but the origins of her inspiration have not yet been entirely established. She had a transcendentalist vision of life. Therefore, one may wonder if Native Americans had an impact on her life and her work, and if so, to what extent? In this study, by leaning on and analyzing some events of her life, her selective group of friends, her readings and her poetry, a frame to Emily Dickinson’s vision of this ethnicity will be offered.

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