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Loxias | Loxias 25 | Littératures du Pacifique

Recherche identitaire et souci de l’Autre : la littérature jeunesse écrite par des femmes en Nouvelle-Calédonie

On se représente usuellement le rôle des femmes dans la société traditionnelle, comme des conteuses, dépositaires d’histoires, de comptines et de légendes ; liées à l’oralité, elles transmettent des valeurs culturelles en langue kanak. Louise Michel a reproduit en miroir cette fonction lorsqu’elle a réécrit des contes et légendes kanak pour ses « amis d’Europe », enfants ou adultes. Cependant, la mise en écriture change les rôles et fonctions de ces récits qui sont peut-être plus sensibles aux fluctuations sociales, culturelles, politiques lorsqu’ils sont assumés par un auteur déclaré et un éditeur qui veut vendre ses livres. L’écriture est souvent liée chez les femmes au métier d’enseignante. Leur écriture personnelle est probablement liée non seulement au besoin d’expression mais à la position d’aide, si bien représentée parmi les activités féminines. Comment les femmes conçoivent-elles ce rôle ? Quels sont les contenus des textes écrits pour la jeunesse ? Visent-ils à transmettre des valeurs et des savoirs d’autrefois dans un but de conservation du patrimoine ? Mais la transmission ne se comprend guère sans réévaluation : les albums récents semblent montrer une grande sensibilité aux problèmes du monde d’aujourd’hui, ils s’ouvrent aux quêtes identitaires d’un pays en devenir tout en affirmant la nécessaire reconnaissance de l’Autre. Des problèmes éthiques graves sont présentés aux enfants. Quels sont les enseignements privilégiés par les femmes auteurs pour les enfants et les jeunes ? Et quelles sont les postures des femmes auteures pour la jeunesse ? “Questioning identity and caring for the others: children’s books written by women in New Caledonia”. We imagine commonly that in traditional kanak societies, women play a significant role in the transmission of stories, legends and counting rhymes; bred in oral cultures, they pass on cultural values in kanak languages. Louise Michel reproduced their function when she rewrote kanak tales and legends for her “European friends”, children as well as grown ups. However, writing alters the functions of these stories which may be more prone to adaptation in a changing society when they are taken upon by known authors and publishers who intend to sell their works. Women writers are often teachers. When women take charge of writing, we may underscore not only their need for expressing their thoughts and feelings, but also the role of helping the others. How do these women authors play these roles? Do children’s books aim at the transmission of traditional knowledge and values for the sake of saving a patrimony? Recent albums for children present issues connected with to day’s problems. They question identities in a developing country and at the same time they state positively the Other has to be fully recognized in his/her singularity. Important ethical problems are pointed out for children. What teachings are privileged by women authors towards children and youngsters? What do women authors stand for, in regard of youth?

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Loxias | Loxias 26 | Doctoriales VI

La femme scandale dans le théâtre français du XXe siècle : représentations d’une sexualité féminine transgressive

La multiplicité des crises traversées par la France des années 1940 à 1960 entraîne un durcissement de la morale ; le besoin de stabilité ressenti a pour conséquence la mise en avant de valeurs telles que la famille. La sexualité féminine doit donc se limiter au cadre du mariage et à la procréation ; tout écart est alors considéré comme une transgression, et est réprouvé. Le théâtre, reflet de la société, s’empare de ce sujet délicat et le traite de diverses manières : la sexualité de la femme est tour à tour ridiculisée, condamnée ou au contraire libérée. Jean Cocteau, Jean-Paul Sartre, Marcel Aymé et Jean Genet, quatre dramaturges illustres, dont les pièces firent régulièrement scandale, ont mis en scène des personnages féminins à la sexualité jugée déviante : nous verrons pourquoi, à rebours du jugement sévère de la société, ces auteurs sont fascinés par ces femmes qui incarnent une forme de marginalité et de liberté.

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Loxias | Loxias 34 | Doctoriales VIII

La représentation de l’exil chez Calixthe Beyala

Calixthe Beyala fait partie des écrivains expatriés pour qui l’exil, loin d’être synonyme de bannissement, de séjour obligé et pénible, représente au contraire un véritable salut. « L’exil résout beaucoup de choses […]. L’exil me donne la liberté qui m’est refusée, l’exil me donne la parole qui m’est refusée, l’exil est ma survie », déclarait-elle dans une interview qu’elle accorda à Emmanuel Matateyou en 1994. L’article se propose de montrer que cette vision de l’exil qui fait de Beyala une « victime de l’aliénation culturelle » a une incidence sur son écriture notamment sur le regard que ses personnages féminins jettent sur leur pays d’origine et l’espace d’accueil. Ainsi la France, pays d’exil pour la plupart des figures féminines, apparaît aux yeux de ces dernières comme un espace de refuge, et d’épanouissement. Calixthe Beyala belongs to those expatriate writers whose exile, far from being synonymous with banishment, forced and painful stay, represents on the contrary a real salvation. “Exile deals with a lot of things […]. Exile gives me freedom I have been refused, exile offers me the speech I have been denied, exile is my survival”, she stated in an interview to Emmanuel Matateyou in 1994.The intention of this article is to show that this vision of exile which makes Beyala a “victim of cultural alienation” has a direct impact on her writing, namely on the expression of her female characters give on towards their homeland and countries of refuge. Thus, France, country of exile for most female figures, appears to them as a land of refuge and emancipation.

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Loxias | 69. | I.

La rupture dans Médée chérie (2019) de Yasmine Chami

Dans la culture marocaine, l’amour dans le couple, tissé au fil des années et symbolisé par la fécondité, la réserve et la dignité de l’épouse, constitue l’une des bases de l’unité familiale. Cette unité n’est pas toujours sauvegardée, pour différentes raisons, et c’est la femme qui le subit le plus comme un échec irréversible. Tel est le cas de Médée, dans Médée Chérie (2019) de Yasmine Chami qui, abandonnée par son mari Ismaïl, expérimente l’anéantissement total. L’objectif est de voir, à la lumière du genre, comment en partant d’une réécriture du mythe de Médée la romancière représente l’impact de la rupture sur la femme. In Moroccan culture, love in the couple, woven over the years and represented by the fertility, the reserve and the dignity of the wife, constitutes one of the pillars of family unity. For different reasons, such unity is not always preserved, and it is the woman who undergoes it more like an irreversible failure. This is the case with Medea in Médée chérie (2019) by Yasmine Chami, who has been abandoned by her husband Ismail, then goes through complete chaos. Accordingly, the objective here is to see, in light of gender, how starting from rewriting Medea’s story, the author illustrates the impact of separation on the woman.

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