philosophie dans Loxias


Articles


Loxias | Loxias 4 (mars 2004) | Identité générique: le dialogue

Ecriture de soi et récit de voyage : Chateaubriand et Rousseau à Venise

Chateaubriand s’est cru plus grand par la pose moralisatrice, par le sermon. A Venise il fait la leçon à Rousseau et à Byron. Heureusement, il laisse au lecteur des Mémoires d’outre-tombe, texte avant tout autobiographique, la possibilité d¹entrevoir la déréliction et la contingence de l’homme attaché à une cause perdue et peu enthousiasmante. René devient le fidèle paladin de ce qu’il sait être une chimère. Il offre ainsi la figure paradoxale du perdant de génie. Par cette posture le Vicomte séduira la jeune génération romantique. Il devient par l’écriture de soi le semblable d'autres voyageurs autobiographes, leur frère, même s’il feint de les ignorer par affectation.

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Loxias | Loxias 20

Kurze Schatten II de Ferneyhough

À mi-chemin entre Lemma-Icon-Epigram et Shadowtime, la pièce pour guitare Kurze Schatten II de Brian Ferneyhough illustre, dès son titre, l’intérêt que porte le compositeur pour le philosophe Walter Benjamin. L’objet de cet article est d’étudier tout d’abord les liens qui unissent cette œuvre au texte de Benjamin dont elle s’inspire, puis de voir comment, à travers la notion d’« aura », se concrétise un véritable rapprochement entre la pensée du compositeur et celle du philosophe. Situated midway between Lemma-Icon-Epigram and Shadowtime, Brian Ferneyhough's piece Kurze Schatten II illustrates, not least by means of its title, the composer's fascination with the philosopher Walter Benjamin. The purpose of this article is to examine, first of all, the links between this work and Benjamin’s text, from which he drew his initial inspiration. Finally, I will attempt to demonstrate, in examining the notion of "aura", the ways in which the composer's thinking and that of the philosopher are connected.

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Loxias | Loxias 27 | I. | Beckett

L’écriture théâtrale beckettienne : entre musique, poésie et résonance métaphysique

Théâtralement, Beckett écrit des partitions qui renouvellent le langage, à partir du silence, s’inscrivant en ceci dans une recherche musicale héritière de celles de Schubert et de Beethoven. Le travail sur la distance et la résonance participe de la quête d’un passage spirituel, toujours proche d’un spiritus (un souffle ou un soupir). Matérialisant humblement de la pensée à l’état pur, dans la lignée de Leopardi, de Schopenhauer et de Wittgenstein, Beckett fait fusionner philosophie et poésie.

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Loxias | Loxias 33 | I.

Le Silence du faune – note sur L’Après-midi d’un faune

Cet article cherche à analyser l’itinéraire d’écriture de L’Après-midi d’un faune, de Stéphane Mallarmé, de 1865 à 1876. Il s’agit en particulier de s’interroger sur la disparition de la scène qui, dans la première version de 1865, faisait paraître les deux nymphes poursuivies par les assiduités du faune – et qui finissent par lui échapper puisqu’il s’interroge sur leur existence. Cette disparition a une double conséquence : la première est la radicalisation du doute du faune quant à l’existence des nymphes (puisqu’elles ne font littéralement plus partie du texte, du moins comme personnages), la seconde est la transformation du monologue faunesque originel en un discours accueillant des séquences dialogiques. Notre hypothèse est que cette transformation affecte le genre même dans lequel le poème se produit, en altérant la forme classique de la parole lyrique, en direction, peut-être, de ce qu’il faudrait appeler (avec Alain Badiou, mais aussi avec Mallarmé lui-même) une « prose » incluse au poème. The aim of this article is to analyse the literary itinerary of L'Après-midi d'un faune, by Stéphane Mallarmé, between 1865 and 1876. It involves, among other things, discussing the disappearance of the scene in which, in the first version of 1865, the faun forces his attentions on the two nymphs – and they eventually escape from him. He's left alone, questioning their existence. This disappearance has a double consequence: the first one is the radicalization of the faun's uncertainty about the existence of the nymphs (since they literally no longer belong to the text, at least as characters), the second one is the transformation of the original monologue of the faun into a discourse that includes dialogical sequences. Our hypothesis is that this transformation affects the very genre in which the poem is written by altering the classical formal aspects of the lyric speech, thus maybe leading towards what should be called (with Alain Badiou but also with Mallarmé himself) a "prose" included in the poem.

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Loxias | 55 (déc. 2016). | I.

Du dulce mel aux carmina lucida : les différents degrés d’intégration de la poésie dans l’exposé philosophique du De rerum natura II

On a longtemps considéré que Lucrèce cessait d’être philosophe dès qu’il devenait poète. La poésie dans le De rerum natura est pourtant étroitement liée à l’exposé philosophique. Elle y trouve sa place selon trois modalités : elle permet au lecteur de vivre une expérience pré-philosophique, c’est-à-dire une expérience qui engage à entrer en philosophie ; elle a une fonction psychagogique, c’est-à-dire qu’elle rend l’exposé plus accessible et emporte l’adhésion du lecteur ; elle se substitue à l’argument philosophique lorsque celui-ci n’est pas explicité.

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