Chateaubriand dans Loxias


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Loxias | Loxias 4 (mars 2004) | Identité générique: le dialogue

Ecriture de soi et récit de voyage : Chateaubriand et Rousseau à Venise

Chateaubriand s’est cru plus grand par la pose moralisatrice, par le sermon. A Venise il fait la leçon à Rousseau et à Byron. Heureusement, il laisse au lecteur des Mémoires d’outre-tombe, texte avant tout autobiographique, la possibilité d¹entrevoir la déréliction et la contingence de l’homme attaché à une cause perdue et peu enthousiasmante. René devient le fidèle paladin de ce qu’il sait être une chimère. Il offre ainsi la figure paradoxale du perdant de génie. Par cette posture le Vicomte séduira la jeune génération romantique. Il devient par l’écriture de soi le semblable d'autres voyageurs autobiographes, leur frère, même s’il feint de les ignorer par affectation.

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Loxias | Loxias 15 | II. | Naissance du roman moderne: Rabelais, le Tiers Livre, Cervantès, Don Quichotte, Sterne, Tristram Shandy

Le Voyage selon Laurence Sterne et Chateaubriand : le héros et le bouffon (Tristram Shandy, Voyage sentimental, Itinéraire de Paris à Jérusalem)

Sterne effectue deux séjours en France, au cours desquels il expédie des lettres à ses amis. Le récit de ses voyages se distribue ensuite, pour le premier, dans le livre VII de Tristram Shandy, paru en janvier 1765 ; pour le second, en une page, au livre IX, chapitre 24, sorti en janvier 1767 puis dans A sentimental Journey, publié en février 1768. Chateaubriand, partant pour l’Orient en juillet 1806 et de retour à Paris en juin 1807, publie son Itinéraire de Paris à Jérusalem à partir de son journal de voyage. Ces deux voyages révèlent des façons de voyage pratiquement aux antipodes l’une de l’autre : Chateaubriand donne de lui l’image du grand voyageur, cultivé, attentif à l’écriture d’une œuvre littéraire, Sterne propose précisément la satire de ce genre de relation, se moquant des conventions, de l’érudition, et de tout ce qui compose ordinairement les relations de voyages de son époque.

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Loxias | Loxias 15 | I. | 4.

L’Itinéraire de Paris à Jérusalem : un ouvrage naturel

Une relation de voyage n’appartient pas de plein droit à ce que nous nommons aujourd’hui  la « littérature ». S’agissant de l’Itinéraire de Paris à Jérusalem, il serait évidemment un peu hasardeux de faire fi des qualités esthétiques de l’ouvrage. On ne saurait oublier, surtout, que le périple fut entrepris pour écrire. Chateaubriand n’avait pas de bonnes raisons pour voyager : c’est la littérature qui devient la finalité première du voyage. A la différence du Voyage en Amérique qui s’inscrit peu ou prou dans le genre du récit d’exploration, ou du Voyage en Italie qui dans ses grandes lignes reprend les moments canoniques d’un parcours codifié, l’Itinéraire est à plusieurs titres novateur ; il est composé par un professionnel de l’écriture qui entend transformer en livre une expérience. Le souci de la réalité entrevue est subordonné en fait à des jeux d’écriture, l’effet de réel et de « naturel ».

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Loxias | Loxias 23 | Programmes de littérature des concours 2009

Lorenzo, un enfant du siècle à la Renaissance

Le personnage de Lorenzo hérite de nombreux symptômes du « mal du siècle » romantique vécu et analysé par Musset : désœuvré et désenchanté, Lorenzo se perd dans la débauche et se dévoie dans un assassinat politique qui n’est qu’un meurtre crapuleux. On peut ainsi considérer la Florence de 1537 comme une métaphore transparente du Paris de 1830 : le déplacement d’époque et de lieu permet de mettre en perspective une maladie morale qui dépasse son temps et préfigure le nihilisme.

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Loxias | Loxias 34 | Doctoriales VIII

Le port de Carthage dans l’Itinéraire de Chateaubriand et dans le Ragguaglio de Caronni

Une longue tradition attribue la découverte de l’emplacement exact de l’ancien port de Carthage, le Cothon, à M. de Chateaubriand qui en parle dans la dernière partie de son célèbre Itinéraire de Paris à Jérusalem (1811). Toutefois cette découverte est déjà présente dans le Ragguaglio del viaggio compendioso di un dilettante antiquario sorpreso da’ corsari condotto in Barberia e felicemente ripatriato (1805) œuvre, que Chateaubriand d’ailleurs connaissait, d’un abbé italien aujourd’hui presque oublié : Felice Caronni.

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