Fritz Peter Kirsch


Philologue et romaniste, formé à la diversité romane selon la tradition universitaire spécifique aux pays de langue allemande, Fritz Peter Kirsch, spécialisé d’abord en littérature française (thèse d’habilitation sur les romans de Victor Hugo), a sans cesse élargi son horizon de chercheur. Ses centres d’intérêt scientifique se constituent en premier lieu dans les situations de contacts et de conflits entre majorités et minorités linguistico-culturelles. Ses publications concernent la littérature française, les littératures des francophonies du Maghreb, de l’Afrique occidentale et de l’Amérique du nord, la littérature occitane (médiévale et moderne), la littérature italienne, la littérature catalane, la littérature roumaine et la littérature rhéto-romane des Grisons. Pendant dix ans, Fritz Peter Kirsch – né en 1941, professeur à partir de 1977 – a dirigé le Département d’Études Romanes de l’Université de Vienne. Il est actuellement à la retraite. Site internet : « Romanistik interkulturell » http://www.univie.ac.at/aedf/Index.htm.

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Loxias | Loxias 24 | Pour une archéologie de la théorisation des effets littéraires des rapports de domination

Sur la France et ses littératures. Une approche interculturelle

L’histoire des littératures de la France et des francophonies hors de l’Hexagone, lorsqu’on l’envisage dans l’optique des études interculturelles, révèle l’opposition de deux discours présents en filigrane depuis plusieurs siècles et s’exacerbant au cours du XXe. Le premier discours insiste sur la normalité et la modernité d’une culture française s’identifiant à un héritage richissime de valeurs universelles, alors que le deuxième dénonce une longue tyrannie exercée par cette même culture portant l’empreinte d’une centralisation excessive. Or, il semble qu’une historiographie littéraire s’inspirant de l’interculturel et refusant à la fois les partis pris d’ignorance et les polémiques faciles, peut faire apparaître les textes et leurs contextes sous un jour nouveau et de plus, apporter une contribution importante aux recherches d’autres sciences humaines qui s’interrogent sur la façon dont les communautés humaines organisent leur mémoire et construisent leur identité. C’est en évoquant l’exemple de quelques « grands auteurs » des littératures française et occitane que l’on tâchera de rendre compte de la façon dont deux productions de textes s’éclairent mutuellement. If inspired by the idea of interculturality, studies on literatures in France (for instance literature in French and in Occitan) and in “francophone” countries reveal the opposition of two discourses being effective since several centuries but appearing during the Twentieth in a more aggressive way. One of these discourses emphasizes the modernity and the universal values of French culture while the second condemns the tyranny of just this culture on which an excessive centralization has left its mark. A literary historiography without bias and superficial polemics can facilitate a better understanding of the social and cultural processes making way for the emergence of such discourses. So this kind of study on literature is offering possibly interesting contributions to humanities reflecting upon the way communities organize their memory and build their visions of identity. A comparison of two “French” texts of the Eighteenth Century (one taken from Rousseau’s Nouvelle Héloïse and another from L’Història de Joan-l’an pres, a novel written in Occitan by Jean-Baptiste Fabre) shall shed some light of the contrasts and the complementarities between two neighbouring cultures of France.

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