Rabâa Abdelkéfi


Rabâa Abdelkéfi, maître-assistante à l’Institut supérieur des langues de Tunis, Université du 7 novembre à Carthage, a publié  Appropriation culturelle et création littéraire, Tunis, Ambassade de France, Sud édition/ Paris, Maisonneuve et Larose, 2005. De nombreux articles, dont « La cité du désert, imaginaire et représentation du Caire dans le Voyage en Orient de Nerval », Montpellier, Université Paul Valéry, Centre d’étude du vingtième siècle, 2005 ; « Jeu et enjeu de la métamorphose dans La Disparition de Georges Perec », De Perec etc., derechef, Textes, lettres, règles & sens, Mélanges offerts à Bernard Magné, Paris, Joseph K, 2005 ; « La présence mystérieuse de l’autre à travers l’enchâssement des récits dans "53 jours" de Georges Perec », Ecrire l’énigme, Paris, PUPS, 2007. Elle a créé et coordonne l’Unité de recherche « les formes du discours dans l’espace méditerranéen contemporain » au CERES (Centre de recherche économique et sociale de Tunis) depuis janvier 2004.

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Loxias | Loxias 24 | Pour une archéologie de la théorisation des effets littéraires des rapports de domination

La représentation de l'Occident dans L’Orientalisme d'Edward Said : théorie ou discours idéologique ?

L’Orientalisme d’Edward Said développe l’idée selon laquelle un savoir et un imaginaire sur l’Orient issus d’une position de puissance de l’Occident se sont construits discursivement et pendant des siècles et se sont institutionnalisés Ils traduisent une vision manichéenne qui oppose l’Occident, référence de toutes les valeurs, à un Orient, qui se distingue par sa déliquescence. Il s’agira de dévoiler l’enjeu de la réflexion de Said, de sa démarche intellectuelle, pour en dégager le caractère idéologique. En figeant l’orientalisme dans une atemporalité, en restreignant le champ de sa recherche au seul au monde arabe et en annihilant la dimension individuelle de la pensée des orientalistes, Said évacue le mouvement de la pensée occidentale et orientale et lui substitue des images pérennes : l’Occident offrant les images d’une force surdimensionné, protéiforme et l’Orient les images de la perte, de la ruine et du vide. L’usage que fait Said du comparatisme, qui sectionne les textes pour en dégager les éléments utiles à la démonstration, est conforme aux méthodes dont il déplore l’usage chez les orientalistes. En affirmant que l’Occident a créé l’Orient, Said castre, à son tour, le monde arabe, le fige dans l’image à laquelle il voulait le faire échapper. Il prive ainsi l’Oriental de sa propre pensée, de son histoire, de sa culture, de sa diversité ethnique et confessionnelle et le représente comme victime d’une histoire qui lui échappe.

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