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Loxias | Loxias 22 | Doctoriales V

Exotisation ou normalisation ? Le traitement de la répétition dans les traductions françaises de trois romans de Virginia Woolf : Jacob’s Room, The Waves et Between the Acts

La répétition fait partie intégrante du style de Virginia Woolf. Sachant que les répétitions ne sont pas aussi bien tolérées en français qu’en anglais, nous nous sommes interrogée sur la manière dont les traducteurs de trois des romans de Woolf les ont traitées. Ont-ils pris le parti de les conserver, afin de préserver le style de l’auteur – quitte à « choquer » les lecteurs francophones –, ou ont-ils décidé de les effacer dans le but de produire une traduction fluide ? Repetition is part of Virginia Woolf’s style. Considering that repetitions are not as easily accepted in French as they are in English, we have investigated the way the French translators of Jacob’s Room, The Waves and Between the Acts dealt with them. Did they decide to keep them in their translations, so as to preserve Woolf’s style – even if it meant “shocking” the French-speaking readers –, or did they choose to delete them so as to write a translation which we could call “flowing”?

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Loxias | Loxias 29 | I. | 3. Rencontres

Pessoa traducteur: entre Éros et Antéros

La connaissance de l’œuvre d’Edgar Allan Poe et l’admiration pour ce poète remontent, chez Fernando Pessoa, à une période très précoce, précisément à l’âge de quinze ans. Dans cette perspective, l’acte traducteur de Pessoa, en transposant en portugais « The Raven », « Annabel Lee » et « Ulalume », trois des créations les plus célèbres de Poe, se place sous le signe d’Eros : le désir de se rapprocher et d’égaler l’objet admiré aussi bien que la capacité démoniaque éprouvée d’être le médiateur entre des mondes différents. Cependant, le geste pessoen est plein d’ambiguïté. Si le poète portugais est guidé par Eros, il ne peut s’empêcher d’obéir également à son antipode, Antéros, symbole que Pessoa ne conçoit point comme l’amour réciproque mais comme l’attitude littéralement anti-érotique d’une autosuffisance divine. The knowledge and the appreciation of Edgar Allan Poe’s work date from a very early time in the life of Fernando Pessoa, as early as the age of fifteen. In this sense, the Portuguese poet’s translating act, when he was rendering to Portuguese «The Raven», «Annabel Lee» and «Ulalume», three of the most well known creations of Poe, evinces clearly an attitude under the sign of Eros: the desire to approximate and to reach the admired object as well as for the demoniac capacity of mediating between worlds. Yet, at the same time, Pessoa’s gesture is full of ambiguity. Guided by Eros, he also obeys the laws of his antipode, Anteros, who in the Portuguese poet’s understanding does not represent requited love but the literally antierotic attitude of divine self-sufficiency.

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