Médée dans Loxias


Articles


Loxias | Loxias 5 (juin 2004)

Figure en résurgences : Médée entre transgressions et transcendances

Les figures de matriarches, omniprésentes dans les romans contemporains, coordonnent autour de leur représentation une constellation de motifs. La mythique Médée dirige cette analyse comparative liant les ouvrages éloignés de Toni Morrison, Maryse Condé et Marie Ndiaye. Entre transgressions et transcendances, le personnage de la mère meurtrière, réactualisé par les romans sollicités, ouvre à un imaginaire fécond, contradictoire et nocturne qui parcourt les époques et les continents.

Consulter l'article

Loxias | Loxias 45. | I. | Dramatique de l'imagination aérienne

Médée dans l’éther athénien

L’article appréhende la dimension aérienne dans la Médée d’Euripide, à travers une analyse de l’exodos et du troisième stasimon. Dans l’exodos se joue un mouvement ascensionnel dans lequel Médée accède à une sphère divine, sans pour autant se confondre avec une divinité ex machina. Le sens de ce mouvement vertical est interprété à la lumière du troisième stasimon qui dessine l’image paradoxale d’un peuple autochtone marchant dans l’éther immatériel et se nourrissant d’une denrée elle-même immatérielle, le savoir poétique. À travers le mouvement vertical qui clôt la pièce, Médée se met ainsi, littéralement, au niveau du peuple des Athéniens qu’elle s’apprête à rejoindre. L’article propose en outre une mise en parallèle entre l’image idéalisée d’Athènes dans le troisième stasimon de la Médée et l’image de l’ancienne Athènes dans le Timée et le Critias de Platon.

Consulter l'article

Imágenes de una antinomia : la dimensión aérea de la impureza de Medea de Eurípides en la resignificación de Laurent Gaudé

En ce XXIe siècle, l’œuvre française Médée Kali donne, de façon dialogique, une nouvelle signification à la tragédie éponyme, la Médée d’Euripide. Laurent Gaudé réussit dans cette pièce, de manière particulière et remarquable, à unir le rôle de protagoniste de cette femme universellement connue, et l’étrangeté de l’Orient, sous la déité de Kali. L’écrivain français oriente alors le mythe connu dans une autre perspective, car tout ce que nous savons au sujet de l’héroïne classique, appartient au passé. Dans le domaine de la littérature comparée, Gaudé engage un dialogue intertextuel à partir de l’antinomie centrée sur la dimension spatiale de la pureté de la cité, opposée à l’impureté émanant de la physis de sa protagoniste. Dans le troisième stasimon prononcé par le chœur, aux vers 824-865 de cette tragédie, l’impureté de Médée s’affirme par sa volonté de fer d’assassiner ses enfants. Ce même miasma caractérise la Médée de Gaudé, la pestiférée du Gange, qui pollue l’air avec sa pavane ondulante et sa danse de serpents, tout en affolant à mort les hommes dans son sillage. Cette étrangère, introduite dans un autre mythe, celui de Gorgo, la Méduse, revient en Grèce dans le but de déterrer ses enfants, après avoir commis l’infanticide. Médée Kali de Laurent Gaudé es la obra francesa que en el siglo XXI resignifica la tragedia griega, Medea de Eurípides. El autor francés entrelaza desde el título de esta obra, a la mujer mítica y universalmente conocida, con la extrañeza de Oriente, en la particularidad de la diosa Kali. Desde el campo de la literatura comparada, Gaudé entabla el diálogo intertextual a partir de la antinomia centrada en la dimensión espacial de la pureza de la ciudad frente a la impureza que emana de la physis de su protagonista. Es en el tercer estásimo enunciado por el coro, en los versos 824-865 de la tragedia, prevalece la impureza de Medea por su férrea intención de perpetrar el asesinato de sus hijos. Es ella el miasma, la misma que signa a Médée Kali, la pestífera del Ganges, la que contamina el aire con su contoneo ondulante y su danza de serpientes, al tiempo que enloquece mortalmente a los hombres a su paso. Esta extranjera, imbricada en otro mito, el de Gorgona, la Medusa, vuelve a Grecia con el propósito de desenterrar a sus hijos, luego de cometido el filicidio.

Consulter l'article

Loxias | 69. | I.

La rupture dans Médée chérie (2019) de Yasmine Chami

Dans la culture marocaine, l’amour dans le couple, tissé au fil des années et symbolisé par la fécondité, la réserve et la dignité de l’épouse, constitue l’une des bases de l’unité familiale. Cette unité n’est pas toujours sauvegardée, pour différentes raisons, et c’est la femme qui le subit le plus comme un échec irréversible. Tel est le cas de Médée, dans Médée Chérie (2019) de Yasmine Chami qui, abandonnée par son mari Ismaïl, expérimente l’anéantissement total. L’objectif est de voir, à la lumière du genre, comment en partant d’une réécriture du mythe de Médée la romancière représente l’impact de la rupture sur la femme. In Moroccan culture, love in the couple, woven over the years and represented by the fertility, the reserve and the dignity of the wife, constitutes one of the pillars of family unity. For different reasons, such unity is not always preserved, and it is the woman who undergoes it more like an irreversible failure. This is the case with Medea in Médée chérie (2019) by Yasmine Chami, who has been abandoned by her husband Ismail, then goes through complete chaos. Accordingly, the objective here is to see, in light of gender, how starting from rewriting Medea’s story, the author illustrates the impact of separation on the woman.

Consulter l'article

Loxias | 81. | I.

« Counquistaren […] La Touisoun d’Or emai Medèio » ou Une hypothèse de relecture du Pouèmo dóu Rose de Frédéric Mistral

Le propos est d’étudier les rapports que Lou Pouèmo dóu Rose (Le Poème du Rhône), dernière épopée de Frédéric Mistral (1896), entretient avec le mythe de Médée et des Argonautes, tel qu’il a été traité par Ovide, Apollonios de Rhodes et Valerius Flaccus. On verra que le texte provençal se réfère souvent à ces hypotextes, mais ne se limite pas à leur imitation. Car la réécriture mistralienne conte l’échec des voleurs de Toison d’or, vaincus par une nouvelle Médée assistée de ses dragons qui délivre le Rhône de ses conquérants, puis retourne se « baigner dans le poème » du fleuve.

Consulter l'article