Patrick Quillier


Articles de l'auteur


Loxias | Loxias 1 (2003) | articles

Éloge de l’onomatopée ou Comment la langue hongroise fait entendre sa différence

Une langue nationale est jugée (par le linguiste Antoine Meillet) obscurément et comme scandaleusement locale : le hongrois. Mais on peut montrer, en prenant des exemples sonores ou « anschaulich » (« parlants », « stimulant l'imagination »), non seulement qu'il n'y a pas de « petites » langues auxquelles on pourrait reprocher leur faible diffusion, mais encore que le hongrois doit nous intéresser par la façon unique dont il s'est réformé au XIXe siècle. Si le hongrois est « concret » en effet, ce n'est pas par attachement chauvin au sang et au sol : les réformateurs hongrois ont enrichi leur langue en puisant, certes, dans le fonds historique et dialectal, mais aussi par l'emprunt, le calque, et surtout l'invention de mots cherchant à entendre et faire entendre leur référent. Voici, donc, un idiome dont le territoire est ouvert à tous, puisqu'il va de l'oreille à la bouche, ouvert comme la plaine hongroise et, dans la néologisation, sans limite autre que la justesse musicale de l'impression.

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Loxias | Loxias 6 (sept. 2004) | La Revue Nu(e) fête ses dix ans: 1994-2004

Tendre l’oreille à Mahmoud Darwich. La Revue Nu(e), dispositif d’écoutes

“Texte inaccessible pour l’instant. Veuillez nous en excuser. ...”

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Loxias | Loxias 21 | Frédéric Jacques Temple, l'aventure de vivre

À l’écoute avec Frédéric Jacques Temple

Les poèmes de Frédéric Jacques Temple requièrent une oreille attentive, car étant à l’écoute du monde, ils demandent en retour une fine écoute, afin que les paysages sonores qu’ils enregistrent soient dûment perçus, sur le plan acousmatique comme sur le plan acoustique. Une telle écoute est indissociable de l’exercice intense et continu de la mémoire, conçue comme une réserve de sons. Face à l’Histoire, qui engloutit tout dans son bruit et sa fureur, le poème de l’écoute valorise la légende, bonne conductrice d’acousmates, dans l’endophasie créatrice. Le poète, et à la suite son lecteur, est un « chasseur infini » de silences, qu’il emmagasine afin de les moudre et d’en faire la matière vive du poème. Homme des « petites perceptions », il accueille aussi le cri, modèle ses vers sur le rythme obstiné du train ou sur le lent cheminement des caravanes, élit les animaux pour totems sonores, se donne pour maître de musique l’oiseau, et sa tête est emplie des œuvres de bien des compositeurs. Ses poèmes traduisent au bout du compte une écoute exceptionnelle des langues en général, et du langage du poème en particulier, marqué souvent par le balbutiement des origines et « la rumination des siècles », qu’il nous demande d’écouter.

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Loxias | Loxias 25 | Travaux et publications

Le Gardeur de troupeaux et les autres poèmes d'Alberto Caeiro, de Fernando Pessoa

“éd. Gallimard, collection Foliothèque n° 184, 256 pages ISBN : 9782070309078 Code Sodis : A30907 11 € http://www.folio-lesite.fr/Folio/livre.action?codeProd=A30907 « On associe souvent Fernando Pessoa aux créateurs qui ont, dans la première moitié du XXe siècle, enregistré les fractures et les fragmentations du moi, en mettant en scène dans leur œuvre la multiplicité intérieure. On le situe ai...”

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Loxias | Loxias 27 | I.

Poésie épique au XXe siècle

“Atlande, 2009, coll. Clefs Concours, Littérature comparéeISBN : 978-2-35030-118-1 Et Permanence de la poésie épique au XXe siècle (Akhmatova, Hikmet, Neruda, Césaire)Ouvrage coordonné par Delphine RumeauCNED-PUF, 2009ISBN : 978-2-13-057846-8 L'épopée peut sembler obsolète au XXe siècle, liée à des valeurs archaïques, incapable de résister au divorce souvent consommé de la poésie et du récit. Anna Akhmatova, Nâzim. Hikmet, Pablo Neruda et Aimé Césaire s'y rattachent pourtant, revendiquant même leur affiliation à ce genre. Pour ces poètes engagés dans l'Histoire, l'épopée est en effet un lieu où...”

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Loxias | 62. | II.

Voix éclatées (de 14 à 18)

“Préface de Gabriel Mwènè Okoundji Éditions Fédérop, 2018 408 pages, 25,00 € ISBN : 978-2-85792-238-4   « Une guerre se terminait voilà cent ans, appelée désormais la Grande Guerre, et déclarée avec une sotte imprudence comme la dernière. Seule la mort en fut victorieuse. À peine vingt ans plus tard, le monde fut recouvert de bruits et de fureurs, et se déchaîna une volonté démente et sans précédent d’extermination massive. Pourtant les combats de 1914-1918 sont restés présents dans les esprits, pourtant la mémoire de cette hécatombe a perduré, non seulement dans les reliques familiales, mais dans les bibliothèques, les films, les musiques, jusqu...”

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