Anne Chassagnol


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Loxias | Loxias 16

Entre ailes : la chauve-souris et la fée dans la peinture victorienne

La chauve-souris a bien mauvaise réputation. On l’associe aux vampires, aux sorcières, aux démons du sabbat. Elle pullule dans la littérature gothique, puis dans la littérature fin de siècle. Curieusement, on a tendance à oublier que c’est un animal essentiel du bestiaire féerique : il apparaît dans les comptines et plus particulièrement dans la peinture féerique victorienne. Cet article se propose d’expliciter les points communs entre la fée et la chauve-souris sous l’angle de l’hybridité. Il sera également question de la domestication de l’animal par les fées qui, dans la grande tradition shakespearienne, en font un moyen de locomotion par excellence. Pourtant, la chauve-souris ne se limite pas uniquement à une commodité, la peinture féerique fait d’elle un motif décoratif récurrent qui sera repris des années plus tard par les artistes de l’Art nouveau. The bat has long had a bad reputation. We associate it with vampires, witchcraft and the Black Sabbath. Bats swarmed in gothic fiction and in later Victorian literature. Curiously, we tend to forget that the bat is equally an essential part of the Anglo-Saxon fairy bestiary. It appears in nursery rhymes and more particularly in Victorian fairy painting. This article seeks to explain the points in common between the fairy and the bat from the perspective of the notion of hybridity. It will equally question the domestication of the bat by the fairy who, following the great Shakespearian tradition, uses it as a means of transport par excellence. Nevertheless, the bat is not simply a commodity. It appears in fairy painting as a recurring decorative motif that would simply be revisited years later by the artists of the Art Nouveau movement.

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