mythe personnel dans Loxias


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Loxias | Loxias 2 (janv. 2004) | Quêtes initiatiques

La Langue de Dieu

J'aimerais esquisser ici une réflexion sur le rapport de ces mythes, de ces croyances rigides des enfants non-lecteurs avec un mythe qui nous habite tous : celui de la langue maternelle, cette langue qui serait plus en adéquation avec le monde que toutes les autres. Cette croyance en l’existence d’un « Grand Livre » quelque part, où seraient écrits tous les mots, un livre détenu par un autre, constitue en effet une véritable théorie du langage, du symbolique qui participe de ce que l'on appelle la pensée magique. Une pensée qui est la solution que l'humain s'est donnée pour tenter d'échapper au scandale de sa condition d'être parlant !

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Loxias | Loxias 22 | Doctoriales V

« Le livre, les livres » : l'autoréférence dans L'Amant et L'Amant de la Chine du Nord de Marguerite Duras

Parmi les procédés d’écriture originaux employés par Marguerite Duras dans ses livres, nous pouvons retenir le recours à « l’autoréférence » (renvoi du lecteur par l’auteur à certains de ses livres antérieurs). Si ce procédé, qui n’apparait étrangement que dans L’Amant et L’Amant de la Chine du Nord, peut à première vue être perçu comme un signe de narcissisme, comme une expression de l’ego de l’auteur, on constate qu’il questionne surtout le sens et les enjeux de l’écriture de soi. En apparence mise au service du pacte autobiographique, l’autoréférence s’avère en réalité permettre à l’auteur d’inverser le rapport traditionnel entre « écriture des origines » et « origines de l’écrit » et de se montrer dans le travail de l’écriture et donc de la construction. En relation avec cette idée de construction, on constate que l’autoréférence permet à l’auteur d’utiliser et de dépasser le cadre de l’écriture autobiographique pour élaborer (à la fois dans la linéarité et « à rebours » des livres) son propre mythe personnel, remettant alors en question l’existence possible de l’auteur en dehors de l’écrit. Among the original ways of writing used by Marguerite Duras in her books, we can note her use of "self reference" (the author refers the reader to her previous works). If this way of writing, which curiously occurs in L'Amant and L'Amant de la Chine du Nord, may at first be perceived as a sign of narcissism, as an expression of the author's ego, we can note that she mainly questions the meaning and the purpose of the writing of oneself. Apparently serving the purpose of autobiography, self reference seems in fact to allow the author to reverse the traditional connection between "the writing of origins" and "the origins of writing" and to be seen in writing and constructing to use and go beyond the autobiographic writing to create (forwards and backwards) her own personal myth, which therefore questions the possible existence of the author beyond her writing.

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