Femmes criminelles, femmes ordinaires ?

Annik Houel, Patricia Mercader, Helga Sobota

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Résumé :
À travers l’analyse de plus d’une centaine d’articles de faits divers relatant des crimes passionnels de 1986 à 1993 dans une presse régionale à grand tirage, le Progrès, on peut voir la stratégie paradoxale adoptée par les journalistes quant aux représentations du sexe des principaux protagonistes du drame, auteurs ou victimes du crime. L’analyse montre, au-delà des stéréotypes somme toute assez habituels quant aux deux sexes et aux différentes populations représentées dans ce corpus, que l’usage qui en est fait dans le propos journalistique ne laisse pas d’être contradictoire. On peut trouver une dénonciation de l’aspect archaïque de certains comportements culturels, quant à la façon dont les femmes sont traitées par exemple, et dans le même temps ces mêmes comportements pourront être présentés, grâce à des stratégies discursives bien particulières, comme des circonstances atténuantes
In our research about social representations of so-called crime of passion, female perpetrators are subsidiary: women kill much less than men, and female criminality is not conform with gendered models. Furthermore, men and women do not kill their intimate partner (and some others...) in the same circumstances or for the same reasons. Female perpetrators can be excused if they are seen as victims of fate, or if they protect their children, for instance, but are presented as monsters if their motives are less « feminine » (greed, or mere rebellion towards an abusive partner). Nevertheless, killing is presented as a masculinisation for a woman, and being killed as a feminisation for a man.
Date de publication : 2006-11-09

Citer ce document

Annik Houel, Patricia Mercader, Helga Sobota, « Femmes criminelles, femmes ordinaires ? », Cycnos, 2006-11-09. URL : http://epi-revel.univ-cotedazur.fr/publication/item/623