Bernadette Bensaude Vincent


Philosophe, professeur à l’université Paris-1 et directrice du Cetcopra, s’intéresse aux technosciences en général pour dégager leur épistémologie, ainsi que le statut ontologique et social de leurs objets (voir Les vertiges de la technoscience, La découverte, 2009).

Articles de l'auteur


Alliage | n°72 - Novembre 2013

Le bourdonnement des technosciencesRéflexions sur quelques buzzwords

“Nanotechnologies, biotechnologies, génomique, technologies numériques, cognitives… les innovations technologiques actuelles se présentent à nous enveloppées dans une nuée d’expressions toutes faites, stéréotypées et bien frappées telles que : « innovation responsable », « acceptabilité sociale », « développement durable » « technologies convergentes », « web.2.0 », « énergie verte », « machines moléculaires », « machines vivantes » « électronique ambiante », « médecine régénérative », « médecine personnalisée » « théranostique », « missiles thérapeutiques », « cloud computing », et même « inorganic biology » ! Ces formules, qui paraissent d’autant plus branchées qu’elles sont en anglais, fon...”

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Chimie verte

“Cette définition d’un mot-clé du ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie montre la lourdeur des missions confiées à la couleur verte. Les connotations positives associées à la verdure suffisent-elles à couvrir l’ensemble de ces opérations ? Un détour par le lourd passé de la chimie peut éclairer la charge symbolique du vert en matière de technologie. Un passé haut en couleurs Les chimistes ont toujours aimé les couleurs. Le grand œuvre de l’alchimie, l’opus magnum, consistait à passer du rouge au blanc, pour atteindre finalement l’œuvre au noir. Certes, d’illustres alchimistes comme Newton entreprirent une « chasse au lion vert », un épais...”

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 Public engagement in science

“Le slogan « public engagement in science » a été officiellement lancé en 2000 par la Communauté européenne dans le cadre du fameux agenda de Lisbonne pour promouvoir « l’économie de la connaissance la plus compétitive du monde en 2010 ».1 Il est invariablement auréolé d’une nuée d’autres buzzwords tels que : participation, inclusion, dialogue entre science et société civile, gouvernance démocratique, empowerment, stakeholders, co-évolution science et société… Ce nouveau lexique, surtout anglais, a pris la place de vieux termes usés jusqu’à la corde tels que : science populaire, vulgarisation, cu...”

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