Alliage | n°44 - Septembre 2000 Notes pour le musée 

Daniel Raichvarg  : 

Science en scène, réactions en chaîne

Texte intégral

Le théâtre de science existe ! Sous la forme, d’abord, d’un théâtre de science de théâtre classique, institutionnel, conventionnel, huppé… Après la réussite des Palmes de Monsieur Schutz, l’année dernière, Copenhague (Montparnasse, adaptation Jean-Marie Besset, avec Niels Arestrup, Pierre Vaneck et Maia Simon), Arcadia (Comédie-Française, adaptation Jean-Marie Besset), une reprise de la Vie de Galilée (théâtre de la Colline, avec Jacques Weber), une création avec Histoire naturelle de l’esprit sur Alan Turing, de Jean-François Peyret, à la M.C. de Bobigny. Sous la forme aussi d’un théâtre de science de compagnie : la compagnie ART’M de Saint- Étienne (Vous avez dit hasard ?), le théâtre du Voyageur, de Paris (Shakespeare’s Gallery), la Compagnie 3.5.81, Nada Théâtre des Ullis (Saga Oizos), Science 89 de Nantes (Le chant de l’inconnu n°5 de Gatti ou Inferno de Strindberg) , les Bateleurs de la Science, de Paris (Le petit Cirque scientifique ou Zéphyrin et le météore d’or). Sous la forme enfin d’un théâtre de science pour un homme seul : Michel Véricel, de Lyon (Éloge de l’âne), Alain Nempont et son Théâtre Dire d’Étoile, de Lille (Histoires d’eau), Norbert Aboudarham (Le chat de Schrödinger). Ce théâtre de science est expérimental. Tout lieu est investissable : on trouve du théâtre de science dans la rue, dans l’enceinte ou dans une salle annexe du musée, dans un café, parfois dans un vrai théâtre. Les formes du théâtre de science sont multiples : de la simple lecture théâtralisée de textes à la lecture-spectacle, à la récitation durant la visite au burlesque, en passant par le cirque, le spectacle itinérant, le spectacle de rue. Bref, le théâtre de science permet des installations variées.

Enfin le théâtre de sciences est l’objet de recherche : des livres sortent, des articles de critiques (notamment ici même, dans la revue Alliage), des colloques science et théâtre... Dans ce cadre général d’une réflexion continue sur la question des relations entre théâtre et science, la revue Alliage entreprend de publier une série d’entretiens conduits par Michel Valmer, metteur en scène et directeur de la Compagnie Science 89. Ces entretiens ont été conduits avec des auteurs, des metteurs en scène, des scénographes et des acteurs, dans le cadre de la thèse qu’il mène au Centre de recherche sur la culture et les musées (université de Bourgogne, direction de thèse, Daniel Raichvarg). Chaque entretien, publié brut de transcription, sera précédé d’une courte biographie de l’interviewé précisant, notamment, ses actions de théâtre de science, et suivi d’une analyse s’appuyant sur les principaux points mis en évidence dans la recherche de Michel Valmer : la dualité fou-savant, le personnage-machine comme champ de bataille, et l’acteur-objet comme enseigne mnémonique. Pour aller de la vérité abstraite à la vraisemblance concrète…

Pour citer cet article

Daniel Raichvarg, « Science en scène, réactions en chaîne », paru dans Alliage, n°44 - Septembre 2000, Science en scène, réactions en chaîne, mis en ligne le 04 septembre 2012, URL : http://revel.unice.fr/alliage/index.html?id=3877.

Auteurs

Daniel Raichvarg

Professeur de Sciences de l’information et de la communication, université de Bourgogne, co-directeur du Centre de recherche sur la culture et les musées, Dijon.