Alliage | n°57-58 - Juillet 2006 Science et littérature 

Corinne Prinderre  : 

Saint-John Perse et la science

le poète face aux inquiétudes de l’homme moderne

Plan

Texte intégral

Ne crains pas, ni ne doute —
car le doute est stérile et la crainte est servile.1

Le volume de la Pléiade consacré à Saint-John Perse, poète français qui reçut le prix Nobel de littérature en 1960, constitue à lui seul une exception. D’une part, c’est la première fois que le directeur de cette prestigieuse collection, Gaston Gallimard, accepte d’éditer les œuvres d’un contemporain encore vivant, et d’autre part, l’ouvrage est entièrement conçu par Saint-John Perse, aidé de son épouse Dorothy Léger, alors qu’il est d’usage de faire appel à un critique reconnu pour diriger une telle entreprise. Il s’agit généralement d’un long travail, le fruit de plusieurs vies de recherches très approfondies : l’intégralité de l’œuvre est accompagnée des variantes repérées sur les manuscrits, de notes, d’apparats critiques étendus et exhaustifs.

Dès lors que Saint-John Perse réalise lui-même cet ouvrage, il choisit les moments de sa vie qu’il veut bien rendre publics, il apporte toute une série de modifications aux lettres, qu’il réécrit parfois dans leur totalité, il cite des extraits d’ouvrages critiques correspondant à l’image du poète qu’il souhaite transmettre à la postérité.2

Sa vie professionnelle n’est évoquée que très partiellement3 : Saint-John Perse, Alexis Léger pour l’état civil, âgé de 27 ans en 1914, réussit au concours des Affaires étrangères et part en Chine comme secrétaire d’ambassade, de 1916 à 1921. Durant les neuf années suivantes, proche collaborateur d’Aristide Briand, il s’occupe des affaires extrême-orientales, participe aux conférences sur la limitation des armements, aux projets de fédération européenne, pour occuper enfin le poste de Secrétaire général du Quai d’Orsay, de 1933 à 1940. Limogé par Reynaud, il quitte la France pour l’Angleterre puis les États-Unis et sera déchu de la nationalité française quelques mois plus tard. Il ne reviendra en France qu’en 1957, après un exil de dix-sept ans.

Son œuvre poétique dense, réputée difficile d’accès, est un hymne à la vie et à la nature ; la question de la place de l’être humain y est sans cesse posée, mais grâce au souffle vital qu’anime la poésie, le mouvement l’emporte toujours. Les premiers poèmes sont influencés par ses souvenirs d’enfance en Guadeloupe. Anabase évoque les années passées en Chine, puis vient l’époque américaine et le déchaînement des grandes forces de ce monde — les titres choisis en témoignent, Pluies, Neiges, Vents —. Dans Amers, poème d’amour, l’homme et la femme sont au cœur de l’aventure cosmique. Les derniers poèmes constituent une réflexion sur la condition humaine.

Le discours de Stockholm

Même si les lettres, hommages et témoignages sont aujourd’hui considérés comme parties intégrantes de l’œuvre, Saint-John Perse ne laisse que deux écrits théoriques, le Discours de Stockholm prononcé lors de la remise du prix Nobel, le 10 décembre 1960, et le Discours de Florence pour l’inauguration du Septième Centenaire, de Dante le 20 avril 1965.

Bien que le Discours de Stockholm porte le titre « Poésie », Perse choisit d’y accorder une très large place à la science. C’est que le drame de l’homme moderne touche avant tout aux prodigieuses découvertes du XXe siècle :

« Quand on mesure le drame de la science moderne découvrant jusque dans l’absolu mathématique ses limites rationnelles ; quand on voit, en physique, deux grandes doctrines maîtresses poser, l’une un principe général de relativité, l’autre un principe quantique d’incertitude et d’indéterminisme qui limiterait à jamais l’exactitude même des mesures physiques ; quand on a entendu le plus grand novateur scientifique de ce siècle, initiateur de la cosmologie moderne et répondant de la plus vaste synthèse intellectuelle en termes d’équations, invoquer l’intuition au secours de la raison et proclamer que « l’imagination est le vrai terrain de germination scientifique », allant même jusqu’à réclamer pour le savant le bénéfice d’une véritable « vision artistique » —, n’est-on pas en droit de tenir l’instrument poétique pour aussi légitime que l’instrument logique ?»4

Le poète fait allusion aux découvertes de Max Planck, d’Albert Einstein, de Werner Heisenberg, pour ne citer que quelques grands noms, qui remettent en question tout ce que nous avons appris en physique, et par conséquent, notre perception du réel. Renoncer à la notion de déterminisme absolu, jusqu’alors considérée comme l’une des conditions de la possibilité de toute science, est une véritable révolution culturelle et intellectuelle. L’avènement de la physique quantique soulève en effet des questions d’ordre philosophique concernant notamment la relation entre les objets physiques et leur représentation. Pouvons-nous connaître la réalité objective ou n’avons-nous accès qu’à des apparences ? Comment alors continuer à exercer une prise sur le réel ?

La modernité de l’œuvre persienne n’est-elle pas de présenter clairement les craintes et les enjeux mis au jour par une révolution scientifique engendrant une profonde transformation de l’homme ?

Nous assistons à la naissance d’un autre monde, qui n’obéit pas aux lois fondées sur l’observation et l’expérience que la raison avait érigées. Devant l’émergence de ce nouveau réel, l’homme doit utiliser des instruments appropriés : le savant, « équipé de l’outillage scientifique », et le poète, « assisté des seules fulgurations de l’intuition »,5 doivent associer leurs efforts afin d’explorer ce monde nouveau. Par ailleurs, la fission nucléaire sonne l’avènement d’un âge où la notion même de l’homme est remise en question. Conscient du profond bouleversement des structures mêmes de notre esprit, Saint-John Perse propose d’inventer, face aux

« ouvertures dramatiques de la science moderne » … « un humanisme nouveau, d’universalité réelle et d’intégralité psychique... »6

Les préoccupations du poète rejoignent celles du diplomate. Durant sa vie professionnelle, Saint-John Perse prend part aux négociations internationales sur la limitation des armements.7 L’étude de sa correspondance avec Dag Hammarskjöld8 met en lumière le rôle politique qu’il a continué à jouer après avoir quitté la France :

« En Amérique, le poète Saint-John Perse avait succédé au diplomate Alexis Léger, mais celui-ci était cependant l’interlocuteur et même le conseiller des grands hommes politiques. C’est ainsi que, pendant la guerre, il resta en contact avec Franklin Roosevelt,9 avec Summer Welles, sous-secrétaire d’État aux Affaires étrangères, envoyé spécial du président, et avec l’ambassadeur William Bullitt. »10

Saint-John Perse suit avec beaucoup d’attention les actions diplomatiques menées par Dag Hammarskjöld, qui lui envoie parfois le texte de ses interventions.11 Il comprend, et s’en émeut, la profonde solitude qui entoure les « grands aventuriers de l’âme »,12 hommes politiques ou scientifiques. Le poète voue une sincère et indéfectible admiration à Einstein ; les dossiers documentaires qu’il constitue l’attestent, puisque la plupart des articles de presse collectés concernent le savant, ses découvertes et « l’ère nucléaire ».13 Les articles datés nous permettent de les classer : trois sont écrits par Einstein, le 7 août 1945,14 au lendemain du bombardement de Hiroshima, le 24 septembre15 et le 28 octobre16 de la même année. Quelques-uns portent la signature de grands noms de la physique contemporaine, tels Louis Leprince-Ringuet ou Louis de Broglie, qui commentent les découvertes d’Einstein17 ou exposent leurs propres doutes.18 Beaucoup sont écrits par des journalistes avides d’anecdotes sur le moment de la découverte. Saint-John Perse annote le moindre détail rapporté par la presse,19 les nombreux aphorismes qui inondent les médias, comme, par exemple, la définition donnée par Einstein du mystère :

« L’homme auquel le sentiment du mystère n’est pas familier, qui a perdu la faculté de s’émerveiller, de s’abîmer dans le respect, est comme un homme mort. »

ou encore une citation souvent reprise par le poète :

« Je crois au dieu de Spinoza, qui s’est révélé dans l’harmonie ordonnée de la création, non en un dieu qui s’occupe du dessein et des actes humains. »20

L’action politique menée par Einstein fait de lui un véritable héros du XXe siècle :

« D’une manière générale, le message d’Einstein est celui d’unhomme qui toute sa vie a voulu croire à l’homme, qui a travaillé à défendre la liberté contre tous les totalitarismes [...]. »21

Les médias insistent sur l’immense responsabilité de cette découverte :

« Dès la première minute, il a senti l’ampleur de la puissance terrifiante qu’il avait si largement contribué à libérer et le péril qu’elle faisait peser sur l’humanité tout entière si celle-ci n’avait pas la sagesse de s’unir [...]. »22

Certes, le ton excessivement dramatique prête à sourire, puisque d’une part, la mise au point de la bombe nucléaire résulte d’une recherche collective, et que d’autre part, les scientifiques ne peuvent être tenu responsables de l’usage qui en a été fait, mais il n’en reste pas moins vrai que ces articles constituent une fabuleuse matière première pour l’alchimiste des mots qu’est Saint-John Perse.

Déjà, dans Vents, achevé durant l’été 1945, bien avant le Discours de Stockholm, Saint-John Perse présente l’énergie nucléaire comme une force dont la puissance destructrice est telle qu’elle incarne la nouvelle divinité du monde moderne :

«Soleil à naître ! [...]
Je serai là des tout premiers pour l’irruption / du dieu nouveau... /
Aux porcheries du soir vont s’élancer les torches d’un / singulier destin ! »23

L’adjectif « singulier » souligne l’étrangeté, le caractère exceptionnel de cette découverte scientifique : pour la première fois de son histoire, l’homme détient « un extraordinaire génie de violence »,24 la puissance absolue, capable de pulvériser une ville en quelques secondes, tuant à Hiroshima soixante mille personnes et en blessant plus de cent mille.

La fascination et l’horreur sont indissociables. En effet, décrypter les lois de la matière apporte aux « hommes de science » une immense satisfaction intellectuelle, qu’ils soient :

« physiciens, pétro / graphes et chimistes : flaireurs de houilles et de naphtes, / grands scrutateurs des rides de la terre et déchiffreurs de / signes en bas âge ; lecteurs de purs cartouches dans les / tambours de pierre, et, plus qu’aux placers vides où gît / l’écaille d’un beau songe, dans les graphites et dans / l’urane cherchant le minuit d’or où secouer la torche du / pirate, comme les détrousseurs de Rois aux chambres / basses du Pharaon. »25

Malheureusement, la force opératoire de ces découvertes peut être utilisée à tout moment par des hommes avides de pouvoir. Devant une telle alternative, l’homme est tenté de choisir la pire des solutions. Cette ambiguïté marque le début d’un âge nouveau :

« Et c’est un temps d’étrange confusion, lorsque les grands / aventuriers de l’âme sollicitent en vain le pas sur les / puissances de matière. »26

Si l’on peut désormais établir quelles sont les lois qui structurent la matière,

« Dans les grands tomes du Basalte et les Capitulaires de / l’An noir, cherchez, manants, qui légifère ! »27

l’esprit humain doit néanmoins se préserver du vertige qui peut le frapper devant de telles constructions de l’intellect afin que sa raison ne se perde pas dans un labyrinthe d’où il ne sortirait pas :

« Nous y trouvons nos tables et calculs pour des égare / ments28 nouveaux. Et c’est Midi déjà sur l’échiquier29 des / sciences, au pur dédale de l’erreur illuminé comme un sanctuaire. »30

« La mauvaise conscience de son temp »

Jusqu’à présent, le réel était segmenté ; les différents domaines du savoir en étudiaient chacun une facette. Cette conception de la connaissance correspond aux classifications des sciences de la nature du XVIIIe siècle. Saint-John Perse revient à un discours tenu essentiellement par des scientifiques comme Claude Bernard, qui savent que pour appréhender cette nouvelle réalité, l’imagination, la curiosité, la capacité à s’émerveiller sont indispensables à l’être humain, autant que le raisonnement analytique.

Dans la poésie de Perse, le réel décrit n’est pas un réel imaginé, mais la réalité immédiate et palpable. Grâce aux jeux sur la polysémie et l’étymologie des mots, qui tissent les poèmes de véritables réseaux sémantiques, le réel ne nous apparaît pas fragmenté, mais tel qu’il est, continu et continuel ; il retrouve son unité dans la magie verbale, qui est musique du monde.

Saint-John Perse juxtapose les allusions aux découvertes scientifiques du XXe siècle à des images issues des cultures traditionnelles. Ainsi, midi et minuit sont-ils des moments de plénitude au cours desquels se révèlent les mystères de l’univers, pour peu que l’on soit réceptif aux messages de la nature :

« ...L’oreille aux sources d’un seul être, l’oreille aux / sistres31 d’un seul âge, écoute, radieux, la grande nuit de / pierre lacérée de prodiges. »32

La nuit désigne métaphoriquement notre vie, dans la mesure où nous ne pouvons pas répondre à toutes les questions qui nous viennent à l’esprit. Dans une lettre, Saint-John Perse parle de « cetteéblouissante nuit qu’est vivre. »33

Au cours du troisième chant de Vents, l’émergence d’un ordre nouveau se fait imminente :

« Et la maturation34, soudain, d’un autre monde au / plein midi de notre nuit... »35

C’est pourquoi, il s’agit pour le poète, de « témoigner », au sens biblique du terme,36 de mettre en garde l’humanité contre le danger qui se fait jour :

« L’insulte37 et la menace38 en / toutes langues nous répondent.../ Tu te révéleras ! chiffre nouveau : dans les dia/grammes de la pierre et les indices de l’atome [...]. »39

Il n’est même plus question de bien-être, mais de survie de l’humain ; ce sont les seules priorités qui doivent guider les gouvernements et les détourner de l’ivresse de la toute-puissance :

« Car c’est de l’homme qu’il s’agit, et de son renouement. »40

Le poète incarne donc « la mauvaise conscience de son temps »41, curieux, comme tous les hommes, et désirant repousser les limites de nos connaissances, mais néanmoins conscient qu’il faut faire bon usage de ces découvertes.

En préconisant le « renouement », la révélation de « la double vocation42 de l’homme »,43 Saint-John Perse rejoint les scientifiques qui essaient de renouer le fil du dialogue, apparemment interrompu, entre les sciences exactes et les sciences humaines. Cela ne signifie pas que la science puisse tenir lieu de philosophie, mais qu’elle doit retrouver son ambition première, à savoir comprendre le monde, et pas seulement calculer et agir sur lui.

« De la pensée discursive ou de l’ellipse poétique, qui va plus loin et de plus loin ? Et de cette nuit originelle où tâtonnent deux aveugles-nés, l’un équipé de l’outillage scientifique, l’autre assisté des seules fulgurations de l’intuition, qui donc plus tôt remonte, et plus chargé de brève phosphorescence ? La réponse n’importe. Le mystère est commun. Et la grande aventure de l’esprit poétique ne le cède en rien aux ouvertures dramatiques de la science moderne »44

Le projet Manhattan entérine une nouvelle ère pour la science. Désormais celle-ci doit être utile aux nations et rentable. Le scientifique n’est plus le savant désintéressé prêchant l’universalité des savoirs ; il lui est demandé de produire des connaissances que l’on puisse réinvestir à court terme dans le monde technique. Nous retrouvons la

« la dissociation [...] entre l’œuvre poétique et l’activité d’une société soumise aux servitudes matérielles »,45

dénoncée par Saint-John Perse et sur laquelle il revient à la fin de son Discours :

« Le vrai drame du siècle est dans l’écart qu’on laisse croître entre l’homme temporel et l’homme intemporel. »46

Pour Saint-John Perse, le rapprochement entre science et poésie ne correspond nullement à un désir nostalgique de réunifier des disciplines qui ont acquis leur autonomie au cours des siècles, mais signifie plutôt que les découvertes scientifiques ne doivent pas devenir de simples outils dans la course aux armements ou sur le marché des innovations techniques. L’instrumentalisation des savoirs fait oublier le respect de l’être humain. Le poète est là pour ramener les hommes à la raison :

Notes de bas de page numériques

1 . Œuvres complètes ; Discours de Stockholm, p. 446.

2 . Cf. notamment Les lettres d’Asie par Catherine Mayaux, « Cahiers Saint-John Perse » 12, Paris, Gallimard, 1994.

3 . Cf. la biographie présentée par Joëlle Gardes Tamine dans Saint-John Perse sans masque, Poitiers, La Licorne, 2002.

4 . O.c. Discours de Stockholm, pp. 443-444.

5 . O.c. Discours de Stockholm, p. 444.

6 . O.c. Discours de Stockholm, p. 445.

7 . Sa collaboration avec Aristide Briand commence d’ailleurs en novembre 1921, après la Conférence de Washington, où celui-ci le remarque et s’attache ses services.

8 . Dag Hammarskjöld, de nationalité suédoise (1905-1961), fut ministre de la Justice, Premier ministre, Secrétaire général des Nations unies ; il reçut en 1961 le prix Nobel de la Paix à titre posthume. Sa correspondance avec Saint-John Perse a été éditée par Marie-Noëlle Little. (« Cahiers Saint-John Perse » 11, Paris, Gallimard, 1993)

9 . Dès 1940, Francis Biddle (1886-1968), alors ministre de fraîche date, présente Léger au président Roosevelt. Il fut en effet Attorney général de 1941 à 1945. (Cf. Carol Rigolot, « Cahiers Saint-John Perse » 15, Paris, Gallimard, 2001, p. 14.)

10 . Marie-Noëlle Little, p. 64.

11 . Le 1er mai 1958, Dag Hammarskjöld écrit à Saint-John Perse : « J’inclus une copie d’une intervention improvisée que j’ai faite l’autre jour au Conseil de Sécurité. » (Correspondance Dag Hammarskjöld, p. 133) Il s’agit de l’intervention du 29 avril 1958 lors des discussions en vue de maîtriser la course aux armements.

12 . O.C. Vents, p. 220.

13 . Titre de l’un des dossiers documentaires.

14 . « First atomic bomb dropped on Japan », dans The New York Time.

15 . « New Mexico’s atomic bomb crater » dans Life.

16 . « What to do about the atomic bomb ? », paru dans PM.

17 . Louis Leprince-Ringuet, « L’ensemble des expériences de physique nucléaire confirme de façon éclatante les théories d’Einstein. », avril 1955.

18 . Louis de Broglie, « Mon anxiété devant le problème des quanta », Les Nouvelles littéraires, janvier 1962.

19 . Cf. l’article « Einstein » que Jean-Marc Lévy-Leblond consacre au savant dans le Dictionnaire culturel des sciences (Paris, Seuil/Regard, 2001) et où il revient sur les origines de la légende einsteinienne.

20 . Ces deux extraits, que signale un trait vertical en marge gauche, se trouvent sous la rubrique « Quelques pensées » d’un quotidien daté d’avril 1955.

21 . André Fontaine, « Un citoyen du monde », sans date, annotations de Saint-John Perse.

22 . André Fontaine, « Un citoyen du monde », sans date, trait vertical de la main du poète porté en marge gauche.

23  O.c. Vents, p. 221.

24 . O.c. Vents, p. 223. Le champ sémantique de la brutalité apparaît  : « violence » est à rapprocher du mot « irruption », au sens de « entrée de force dans un lieu » (Littré, sens 2).

25 . O.c. Vents, p. 220.

26 . O.c. Vents, p. 220.

27 . O.c. Vents, p. 222.

28 . Saint-John Perse semble vouloir déconcerter son lecteur par l’enchevêtrement de significations que tissent les mots : « erreur » est issu de la même origine étymologique que « errer ». Les sens de « égarement », « erreur » et « dédale » se répondent, puisque leur sens propre évoque une perte de repères dans l’espace, et leur sens figuré, une perte de repères intellectuels.

29 . Un « échiquier » désigne aussi une « abaque ou table à compter, dont on se servait pour la perception des impôts » (Littré, sens 4). Ainsi « échiquier » fait écho à « nos tables et calculs. »

30 . O.C. Vents, p. 220.

31 . « Sistre » et « oreille » ont également des sens en commun. En musique, le premier désigne un instrument, le second l’appréciation de la justesse des sons. Par ailleurs, les deux mots désignent des coquilles univalves (Littré).

32 . O.C. Vents, p. 223. « Prodige » désigne ici un événement inattendu et soudain.

33 . O.C. Lettres de jeunesse, p. 666.

34 . Saint-John Perse exploite la polysémie du mot « maturation », en veillant à ce que l’ambiguïté ne puisse être levée par le contexte. Le monde est-il identifié à un fruit ou à un abcès ? (Littré, sens 2 : « terme de médecine, progrès d’un abcès vers la maturité. »)

35 . O.C. Vents, p. 228.

36 . « Répandre la bonne parole ».

37 . « Insulte », au sens d’attaque (Littré), appartient au champ sémantique de la violence déjà repéré.

38 . Outre son sens commun, n’oublions pas que « menacer », issu du latin minari, signifie « annoncer, promettre ».

39 . O.C. Vents, p. 223.

40 . O.C. Vents, p. 226.

41 . O.C. Discours de Stockholm, p. 447.

42 . « Inclination » (Littré, sens 5), « talent » (Littré, sens 6).

43 . O.C. Discours de Stockholm, p. 447.

44 . O.C. Discours de Stockholm, p. 444.

45 . O.C. Discours de Stockholm, p. 443.

46 . Ibidem, p. 446.

47 . O.C. Vents, p. 224.

Pour citer cet article

Corinne Prinderre, « Saint-John Perse et la science », paru dans Alliage, n°57-58 - Juillet 2006, Saint-John Perse et la science, mis en ligne le 02 août 2012, URL : http://revel.unice.fr/alliage/index.html?id=3563.

Auteurs

Corinne Prinderre

Consultante en formation continue dans le domaine de la communication écrite et orale, est docteur en Sciences du langage. Sa thèse (2002) a porté sur la contribution du vocabulaire géologique à la poétique de Saint-John Perse.